Le Journal de Quebec

Des agences de pub veulent aussi leur crédit d’impôt

- FRANCIS HALIN

En pleine guerre de talents, les agences de publicité demandent à Québec d’avoir droit elles aussi au crédit d’impôt de 30 % pour l’embauche d’employés technos.

« Ça nous fait mal. On a besoin de gens en techno, et on n’a toujours pas accès au crédit d’impôt », déplore Jan-nicolas Vanderveke­n, président du conseil d’administra­tion de l’associatio­n des agences de communicat­ion créative (A2C), entre autres.

De plus en plus, les agences de publicité se font damer le pion par des boîtes en technologi­e de l’informatio­n (TI) qui offrent des services similaires… mais qui sont capables d’offrir de meilleurs salaires en raison du crédit d’impôt pour le développem­ent des affaires électroniq­ues (CDAE) de 30 %.

« INIQUITÉ FISCALE »

Une « iniquité fiscale » qui ne peut plus durer, selon M. Vanderveke­n, qui porte aussi le chapeau de président-directeur général de HAVAS Montréal.

« Ça gruge dans nos marges. Ça limite notre capacité d’aller chercher de meilleurs talents », plaide-t-il.

Pour remédier à cette situation, des PME, comme l’agence MXO à Saint-jean-sur-richelieu, ont décidé de mettre sur pied une filière pour aller chercher ce crédit d’impôt.

Plutôt que de regarder le train passer, l’agence MXO a bâti une filière à part avec « 75 % d’activités en technologi­e de l’informatio­n (TI) » pour respecter les critères exigés par Québec pour avoir enfin droit à l’enveloppe.

« L’an dernier, j’ai lancé une filiale. J’ai mis les employés qu’il fallait. Si tout se passe bien, je devrais pouvoir y avoir droit bientôt », explique le PDG de l’agence MXO, Steve Trinque.

COÛT ÉLEVÉ

Le hic, c’est que ces filières qui poussent comme des champignon­s en ce moment dans l’industrie de la publicité coûtent cher à tout le monde.

« La comptabili­té de la filière, sa structure… tout ça coûte cher non seulement à l’entreprise, mais aussi au gouverneme­nt qui doit administre­r cette lourdeur-là », regrette Jan-nicolas Vanderveke­n de L’A2C, qui veut des règles plus souples.

Au Québec, les retombées économique­s de l’industrie de la communicat­ion et du marketing s’élèvent à 985 millions $. Le salaire moyen d’un travailleu­r est d’un peu plus de 72 000 $, selon L’A2C.

Newspapers in French

Newspapers from Canada