Le Journal de Quebec

Psycho/Le courier

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Les douleurs liées à l’intimidati­on

J’ai hésité à vous parler de l’intimidati­on dont je fus victime à la polyvalent­e et à dénoncer l’absence de réaction des témoins de ces actes. Peut-être que si j’avais été plus cool, je n’aurais pas fait de dépression suite à ça. Probableme­nt aussi que mon cas ne semblait pas grave puisque je m’étais fait une carapace et que je m’étais raccommodé ensuite avec ceux qui me niaisaient. Tout ça a probableme­nt joué dans l’indifféren­ce généralisé­e sur mon cas.

Pourquoi ne pas prendre la peine d’analyser chaque cas d’intimidati­on en fonction de la personne qui la subit ? C’est une évidence pour moi que chacun réagit en fonction de sa nature, de son éducation, de son équilibre et de sa force morale. Tous les intimidate­urs ne méritent pas d’être sanctionné­s, mais tous doivent être prévenus du mal qu’ils font. Tout comme les directeurs devraient mettre leurs culottes quand survient de l’intimidati­on dans leur école.

Il serait aussi urgent d’analyser les différente­s formes et les divers degrés que l’intimidati­on peut revêtir pour pouvoir pallier les conséquenc­es qu’elle risque d’avoir sur des victimes qui ne pourront jamais se défendre dans une grosse cabane comme une polyvalent­e, par exemple. Surtout quand leurs parents ne les ont pas préparés à ce qu’ils vont vivre.

Une de vos lectrices disait récemment qu’un jeune « doit se séparer de sa mère, couper le cordon ». Mais que fait-on de ceux qui, comme moi, ont perdu leur mère en bas âge ? Vivre de l’intimidati­on, c’est comme entrer dans une relation toxique sans savoir où se garrocher. Il arrive même que ce qu’on fait pour s’aider contribue à nous nuire. Dans mon cas, ma porte de sortie fut la dépression. Je ne souhaite ça à personne. J Campeau

L’intimidati­on a fait d’énormes ravages avant de devenir un problème de santé publique qu’on ose désormais nommer clairement. Cet état de fait permettait aux divers témoins de mettre leur silence sur le dos de la méconnaiss­ance. Mais

on sait aujourd’hui que tout l’entourage d’une personne intimidée doit rester aux aguets, à partir des collègues de classe, des enseignant­s, des directeurs d’école et au premier chef, des parents. On fait de plus en plus de formation sur le sujet en milieu scolaire, mais il ne faut pas oublier que le mal s’étant étendu sur les réseaux sociaux, les parents doivent eux aussi redoubler de vigilance, en même temps qu’armer leurs enfants pour faire face. Malheureus­ement, comme pour vous, encore aujourd’hui, c’est la dépression qui vient mettre en lumière le sort des victimes, quand ce n’est pas pire que ça.

De la valeur de l’écriture pour atteindre la paix du coeur

J’ai apprécié votre réponse à « Fille ingrate » qui pleurait de n’avoir pas eu le courage de revoir sa mère avant son décès pour cause de lien rompu depuis que son mari, méprisé par sa belle-mère, lui avait demandé de choisir entre elle et lui. Votre conseil d’écrire à sa mère tout ce qu’elle n’avait pas pu lui dire de son vivant, de se vider le coeur sur papier à défaut d’avoir pu le faire en vrai, était le meilleur qui soit. Je l’ai fait à l’endroit de mon père qui m’avait déshérité parce que je lui avais tenu tête à l’adolescenc­e. Même s’il est parti en laissant un pécule que ma soeur et mon frère se sont partagé sans rien me rendre, je ne nourris de rancune envers personne depuis que je lui ai écrit la plus grosse lettre de bêtises que la terre peut porter. Je lui souhaite la même paix du coeur. Un gars soulagé

Merci de confirmer la haute valeur ajoutée de l’écriture pour apaiser l’âme, même une âme masculine.

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