Le Journal de Quebec

Elle accouche seule à la maison avec son mari

- CATHERINE BOUCHARD

Privée de la possibilit­é d’accoucher avec l’aide d’une sage-femme dans une maison de naissance, une mère de famille de 30 ans de Baie-comeau a donné naissance à son troisième enfant, Georgia Ana, à sa résidence en août dernier, assistée de son conjoint.

Catherine Brown Mercier réfléchiss­ait à la possibilit­é d’accoucher seule à la maison après la naissance de son deuxième enfant puisqu’elle n’avait pas accès à une sagefemme ni à une maison de naissance dans son secteur.

Pour elle, il était hors de question d’accoucher à l’hôpital, puisque la procédure ne convient pas à ses valeurs. « Les médecins n’ont pas le temps de nous rassurer lorsque nous avons des craintes, ils sont surchargés, ils n’ont pas le temps pour des feedbacks et tout », estime la jeune maman.

Mme Brown Mercier précise qu’elle est « pro-choix » et qu’elle respecte la décision des mamans qui vont à l’hôpital pour accoucher. La mère croit toutefois que les Québécoise­s manquent d’informatio­n, ce qui les empêche de faire un choix éclairé sur la méthode d’accoucheme­nt. Après réflexion et recherche, elle a opté pour le confort de sa maison qui lui importait plus que tout.

« Il y a 10 % de chance que ça tourne mal, que tu sois à la maison ou à l’hôpital. Je préférais vivre avec une situation inévitable indépendan­te du lieu d’accoucheme­nt, que de vivre avec une complicati­on évitable liée à l’hôpital », affirme Mme Brown Mercier.

LE PAPA BIEN PRÊT

Elle a donc accouché aidée par son conjoint, Jessy

Brown, en août dernier. « Il était vraiment prêt, il considère que la femme est faite pour accoucher », poursuit-elle.

La veille de l’accoucheme­nt, la maman savait que la petite arriverait dans les prochaines heures. Dans ce cas-ci, ce n’est pas une valise pour l’hôpital que la maman a préparée, mais une chambre confortabl­e à la maison pour accueillir son troisième bébé.

« J’étais convaincue que c’était ce que je devais faire, mon instinct de maman me le disait », confie-t-elle.

À midi, le 14 août, Georgia Ana a poussé son premier cri, rose et en santé.

La mère de famille a écrit le récit de cet « enfantemen­t libre » qu’elle a partagé sur les réseaux sociaux. Elle a beaucoup hésité, avant de le faire.

« Je l’ai fait pour les autres femmes qui sont comme moi, par rapport à l’accoucheme­nt, et qui n’ont pas encore trouvé la réponse comme moi je l’ai trouvée », termine-t-elle.

Georgia Ana sera grande soeur à son tour, alors que sa maman attend un quatrième enfant pour juillet prochain. S’il n’y a toujours pas de maison de naissance à proximité, elle a encore l’intention de le voir naître à la maison.

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