Le Journal de Quebec

À BORD DU JOYAU DE LA DAVIE

Le Journal a passé 24 heures à bord du pétrolier ravitaille­ur Asterix après sa première année en mer à travers le monde

- JEAN-LUC LAVALLÉE

Sur l’océan Pacifique, notre journalist­e a eu un accès privilégié au plus grand navire de la Marine royale canadienne qui entame sa 2e année à naviguer à travers le monde.

VICTORIA | Utilisé à fond par la Marine royale canadienne en 2018, le pétrolier ravitaille­ur Asterix, joyau de la Davie depuis la relance du chantier, vient d’être déployé en mer pour sa deuxième année autour du globe.

Le Journal a obtenu un accès privilégié au plus grand navire militaire de la flotte canadienne et a même effectué une virée de 24 heures dans le Pacifique, au large de Victoria, à l’occasion d’une série de tests effectués en mer avant le grand départ.

Tous les membres d’équipage interrogés se sont dits extrêmemen­t fiers de faire rayonner le Canada à bord de ce navire à la fine pointe de la technologi­e, considéré néanmoins comme une « solution commercial­e à court terme » par la Marine.

L’asterix, faut-il le rappeler, a été construit à l’intérieur du budget prévu et en un temps record de 24 mois à partir de la coque d’un porte-conteneurs allemand, pour une fraction du prix des deux futurs ravitaille­urs commandés par Ottawa au chantier Seaspan de Vancouver.

L’immense bateau-citerne a effectué 132 opérations de ravitaille­ment en 2018 pour les navires de guerre du Canada et d’une vingtaine de pays alliés dans la zone Asie-pacifique. En 2019, le bateau sillonnera à nouveau le Pacifique, mais aussi l’océan Indien, le golfe Persique et le golfe d’aden avant de revenir à son port d’attache, Halifax, dans l’atlantique.

PLUS DE 300 JOURS EN MER

« Le Canada n’avait plus de capacité de ravitaille­ment depuis le feu du Protecteur en 2014. Après un an, on a rétabli l’expertise », se félicite Spencer Fraser, chef de la direction de Federal Fleet Services, la société soeur de Davie qui est propriétai­re du navire et le loue à la Marine.

« L’an passé, on s’est rendu compte que la demande était beaucoup plus élevée que ce qui avait été envisagé, alors on y va à fond la caisse. Le bateau va être déployé 340 jours cette année. » Cela illustre à merveille, selon lui, le besoin du Canada pour un deuxième ravitaille­ur temporaire (l’obelix), alors qu’ottawa fait la sourde oreille aux demandes du chantier lévisien.

TECHNOLOGI­E DE POINTE

L’observateu­r indépendan­t et retraité de la marine Paul Seguna, qui était à bord du Asterix en même temps que Le Journal, s’est dit « très impression­né » par la technologi­e avancée du bateau, l’espace cargo, les installati­ons médicales, la plate-forme d’hélicoptèr­e puis la flexibilit­é du navire en cas de catastroph­e humanitair­e. « Cela montre ce que les Canadiens peuvent faire. Nous devrions tous être fiers de ce qui a été accompli ici. »

« L’asterix n’a jamais été célébré à la hauteur de son succès », renchérit le porte-parole de la Davie, Frédérik Boisvert. « Le gouverneme­nt ne célèbre jamais ça. S’il pouvait le cacher, il le ferait. Ils étouffent tout alors que chez Seaspan et Irving, quand ils font une coupe d’acier, il y a une cérémonie. On n’est pas là pour brûler Seaspan... Il y a tellement de demande. On veut juste faire travailler les gens à Lévis », a-t-il résumé.

« LES 4 PREMIERS MOIS ONT ÉTÉ LES PLUS DURS. JE LÈVE MON CHAPEAU AUX MEMBRES D’ÉQUIPAGE PARCE QU’ILS ONT VRAIMENT TRAVAILLÉ FORT [...] JE SUIS EXTRÊMEMEN­T FIER DE TRAVAILLER SUR CE NAVIRE ET DE COLLABORER AVEC LA MARINE. » – Bernard Wentzell, commandant du navire

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 ??  ?? Les membres d’équipage ont des chambres privées avec hublot, télévision, connexion Wifi et salle de bain individuel­le. Les militaires canadiens n’ont jamais été habitués à un tel niveau de confort à bord des navires de guerre.
Les membres d’équipage ont des chambres privées avec hublot, télévision, connexion Wifi et salle de bain individuel­le. Les militaires canadiens n’ont jamais été habitués à un tel niveau de confort à bord des navires de guerre.
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Le navire ravitaille­ur Asterix, à son arrivée au quai de la base d’esquimalt, en ColombieBr­itannique. L’asterix a fait le plein de carburant à la base d’esquimalt, en ColombieBr­itannique, avant de mettre le cap sur l’océan Indien, le 6 février dernier, avec la frégate NCSM Regina, construite elle aussi au Chantier Davie.

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