Le Journal de Quebec

Les femmes craignent de manquer d’argent à la retraite

- Emmanuelle Gril Collaborat­ion spéciale

Les Canadienne­s craignent de manquer d’argent pour leur retraite, selon un récent sondage. Une crainte qui, malheureus­ement, pourrait bien se concrétise­r.

Selon une enquête menée par la HSBC, 44 % des Canadienne­s ont peur d’être incapables de payer les biens de première nécessité à la retraite, comparativ­ement à 37 % pour les hommes.

De plus, si leur conjoint décédait, 42 % des Canadienne­s craignent d’avoir du mal à s’en tirer financière­ment, par rapport à 30 % pour les hommes.

« Ces résultats sont inquiétant­s et démontrent que les femmes doivent davantage s’occuper de leurs finances », indique la conseillèr­e en sécurité financière Mylène Lapointe.

UNE DIFFÉRENCE MARQUÉE

Comment explique-t-elle une telle disparité ? Celle-ci repose en partie sur la différence salariale entre hommes et femmes, ces dernières gagnant environ 88 % du salaire de leurs collègues masculins. Mylène Lapointe souligne également que les congés parentaux sont encore essentiell­ement pris par les femmes (62 % comparativ­ement à 22 %, selon le sondage de la HSBC), ce qui a inévitable­ment un impact sur le revenu et sur le montant des cotisation­s effectuées en vue de la retraite.

Autre facteur à considérer : l’espérance de vie des femmes est plus longue que celle des hommes (84,5 ans comparativ­ement à 80,6 ans, selon l’institut de la statistiqu­e du Québec). Par conséquent, elles auront besoin de davantage d’argent pour cette étape de leur vie.

Enfin, la conseillèr­e en sécurité financière mentionne qu’avec la diminution du nombre de mariages, en cas de rupture, les conjoints bénéficien­t de moins en moins du partage des biens en vertu du patrimoine familial — notamment celui des REER — ce qui peut être défavorabl­e.

« On note aussi qu’en général, les discussion­s sur l’argent demeurent un sujet tabou dans le couple. Une réalité qui, potentiell­ement, peut générer des déséquilib­res financiers », ajoute Mylène Lapointe.

RÉDUIRE LES ÉCARTS

Il y a toutefois des façons de réduire ou d’éliminer ces écarts.

« Prenez vos finances en main, et, dès que vous commencez à travailler à temps plein, voyez à vos affaires et allez consulter un conseiller. Faites réaliser une analyse retraite le plus tôt possible durant votre vie active, et mettez votre stratégie de planificat­ion à jour à chaque changement : nouvel emploi, mariage, arrivée d’un enfant, etc. », recommande aux femmes Mylène Lapointe.

Elle ajoute que toute bonne planificat­ion commence par la mise en place d’un budget, un outil qui constitue notre meilleur ami.

« Dans un budget, si la première ligne est celle du revenu, la seconde devrait être celle de l’épargne. Payez-vous en premier en cotisant à un REER ou à un CELI, par exemple, avant même de considérer les autres dépenses », suggère-t-elle.

En cas de congé parental, si la mère travaille à temps partiel ou quitte temporaire­ment son emploi pour s’occuper des enfants, son conjoint pourrait contribuer à son REER ou à un CELI afin de compenser la perte de revenus et d’équilibrer les montants que chacun percevra à la retraite.

Mylène Lapointe rappelle également que les coûts reliés aux soins de santé peuvent aussi augmenter considérab­lement en vieillissa­nt, une dépense dont il faut tenir compte.

« Il existe plusieurs produits d’assurances qui peuvent aider, par exemple des assurances pour les soins de longue durée », dit-elle.

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