Trop tôt pour parler d’une victoire en Syrie
Mise en garde d’un général américain malgré le confinement des djihadistes sur un kilomètre carré
WASHINGTON | (AFP) Le général dirigeant les forces spéciales américaines a mis en garde hier contre l’utilisation du terme « victoire » contre le groupe État islamique (ÉI) en Syrie, où les djihadistes défendent toujours leur dernier réduit.
En annonçant en décembre le retrait prochain des quelque 2000 soldats américains (en majorité membres des forces spéciales) positionnés en Syrie, le président Donald Trump avait assuré que les États-unis avaient « gagné ».
« OBJECTIF »
Lors d’une audience devant la commission des Forces armées du Sénat, un sénateur a demandé au général Raymond Thomas à quoi ressemblerait une victoire en Syrie.
« J’hésiterais à utiliser le mot victoire à la place de celui d’objectif », a répondu le haut gradé.
« L’objectif est de réduire la menace dans cette région-là », a-t-il ajouté. « Nous sommes sur le point de réduire cette menace et [...] en train de déterminer quelle capacité résiduelle doit rester en place dans la région pour faire en sorte que nous garantissions cet objectif », a encore dit le général.
Depuis l’annonce de M. Trump, des responsables américains ont tenu à minimi- ser la proclamation d’une victoire nette contre L’ÉI, soulignant que le groupe extrémiste continuerait à représenter une menace après avoir perdu le contrôle de son « califat ».
ATTAQUES SUICIDE
Retranchés dans des tunnels, les djihadistes ont multiplié hier les attaques suicide pour défendre leur dernière poche d’un kilomètre carré dans l’est syrien, face à l’assaut « final » d’une alliance arabo-kurde soutenue par Washington.
L’organisation ultraradicale avait conquis en 2014 un territoire vaste comme la Grande-bretagne en Syrie et en Irak.
Mais, de ce « califat » autoproclamé, les djihadistes ne contrôlent qu’un ultime réduit, dans la province de Deir Ezzor, dans l’est de la Syrie. D’autres se sont cachés dans les déserts syrien et irakien.
Soutenue par la coalition internationale, l’alliance arabo-kurde des Forces démocratiques syriennes (FDS) a lancé le 9 février son offensive « finale ».
« Il y a des affrontements violents, des batailles féroces », a indiqué Adnane Afrine, un porte-parole des FDS. « Il y a une forte résistance. »
Les combattants de L’ÉI, « environ un millier », selon lui, sont désormais acculés dans un secteur d’un peu plus d’un kilomètre carré, incluant une partie de la localité de Baghouz et un camp où L’ÉI a installé des civils au sud du village.