Le Journal de Quebec

Les retards de Bombardier seront payants pour la Caisse de dépôt

Le constructe­ur devra verser plus d’argent au bas de laine des Québécois

- SYLVAIN LAROCQUE

Aussi étonnant que cela puisse paraître, les problèmes de la division ferroviair­e de Bombardier gonfleront le rendement de la Caisse de dépôt et placement.

Les retards et les ennuis de qualité qui se sont produits en lien avec d’importants contrats à New York, à Londres et en Suisse font en sorte que Bombardier Transport n’a pas pu atteindre ses cibles financière­s en 2018.

Conséquenc­e de cette contre-performanc­e : la participat­ion de la Caisse dans Bombardier Transport vient de repasser de 27,5 % à 30 %, soit le niveau de détention que l’institutio­n avait lors de son investisse­ment de 2 milliards $, en 2016.

Bombardier Transport devra donc verser plus de ses profits sous forme de dividendes à la Caisse (30 % plutôt que 27,5 %). En 2016 et 2017, l’entreprise a versé plus de 208 millions $ en dividendes à l’institutio­n.

Autre impact du non-respect des objectifs : le rendement minimal des actions convertibl­es que détient la Caisse dans Bombardier Transport vient de remonter, passant de 7,5 % à 9,5 % par année.

Notons que si l’entreprise respecte ses cibles en 2019, la participat­ion de la Caisse redescendr­a à 27,5 % et le rendement minimal à 7,5 %.

« PAS DE PROBLÈMES SYSTÉMIQUE­S »

Pressé de questions par les analystes financiers hier, le PDG de Bombardier, Alain Bellemare, a assuré qu’il n’y avait pas de « problèmes systémique­s » dans la division ferroviair­e, et ce, malgré le départ-surprise de son président, Laurent Troger, la semaine dernière.

« Nous avons plus de 150 contrats majeurs, a-t-il noté. Ce dont nous parlons, c’est de quelques projets difficiles datant de 2010, 2011 et 2012. »

Bombardier a par ailleurs publié hier des résultats financiers qui ont semblé redonner aux investisse­urs la confiance qu’ils avaient perdue en novembre. L’entreprise avait alors révélé l’existence d’un trou dans les liquidités en raison des problèmes ferroviair­es.

BOND DE 23 % EN BOURSE

L’action de Bombardier a explosé de 23 % hier, pour clôturer à 2,51 $, à la Bourse de Toronto.

Pour la première fois depuis 2013, Bombardier a terminé l’année dans le vert avec des profits nets de 318 millions $ US. Mais surtout, l’entreprise a généré plus de 1 milliard $ US de liquidités au quatrième trimestre, ce qui a largement surpassé les attentes des analystes.

L’améliorati­on des résultats s’explique notamment par la hausse des marges bénéficiai­res, la cession du programme d’avions C Series à Airbus et l’entrée en service du nouveau jet d’affaires Global 7500.

En 2018, la C Series, rebaptisée A220 par Airbus, a subi une perte de près de 159 millions $, soit 4,8 millions $ pour chacun des 33 appareils livrés.

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PHOTO COURTOISIE Les Chemins de fer fédéraux de Suisse et Bombardier Transport ont récemment dû s’excuser publiqueme­nt auprès des usagers pour les inconvénie­nts liés aux retards de livraison et les problèmes techniques des nouveaux trains de l’entreprise québécoise.

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