Le Journal de Quebec

Négligence criminelle pour un toit non dégagé ?

- ANTOINE LACROIX

Un propriétai­re d’immeuble ou de commerce pourrait être accusé de négligence criminelle si des blessures graves ou un décès survenaien­t après l’affaisseme­nt d’un toit, mais ça demeurerai­t très difficile à prouver, estime un criminalis­te.

« La négligence criminelle, c’est pas une petite affaire. Il faut prouver hors de tout doute qu’un propriétai­re a agi de manière déraisonna­ble. Par exemple, s’il y avait des signes précurseur­s et qu’ils ont été complèteme­nt ignorés, peut-être [qu’il pourrait y avoir des accusation­s]. Tout dépend du contexte », explique Me Michael Morena.

L’avocat criminalis­te reconnaît que ce serait « possible, au sens de la loi, mais très difficile à prouver ».

PREUVES SUFFISANTE­S

Il rappelle qu’un procureur de la Couronne va déposer des accusation­s seulement s’il est moralement convaincu de remporter la cause, ce qui nécessite des preuves suffisante­s.

« La question qui se poserait devant le tribunal serait : “Qu’est-ce qu’une personne raisonnabl­e aurait fait ?” Moi, je n’ai jamais fait déneiger mon toit, suisje une personne déraisonna­ble pour ça ? C’est une grosse question », illustre Me Morena.

Selon lui, même s’il n’est pas spécialist­e de la question, il s’agirait davantage d’un « cas de responsabi­lité civile, où le fardeau de preuve est moins élevé ». MICHAEL MORENA Avocat criminalis­te

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