Des centaines de km de plus au mur de Trump ?
La construction avancera bien avant la présidentielle STEPHEN MILLER
WASHINGTON | (AFP) Un proche conseiller de Donald Trump a assuré hier que « des centaines de kilomètres » supplémentaires du mur seraient construits à la frontière sud des États-unis avant la prochaine présidentielle, grâce à « l’urgence nationale » décrétée par le président.
« Nous avons déjà environ 120 milles [200 km] en construction ; avec les fonds supplémentaires que nous allons débloquer, cela fera quelques centaines de milles [...] d’ici la fin de la prochaine année fiscale », soit septembre 2020, a déclaré le conseiller politique de la Maison-blanche, Stephen Miller, sur la chaîne Fox.
3200 KM
Donald Trump, qui ne cache pas sa volonté de se représenter en novembre 2020, avait promis lors de la campagne de 2016 de construire un mur le long des quelque 3200 km de la frontière avec le Mexique, seul moyen selon lui d’endiguer l’immigration illégale en provenance de l’amérique centrale.
Environ un tiers de cette frontière est déjà sécurisé par un mur, des barrières ou des barbelés. Fin 2018, le président républicain a réclamé 5,7 milliards $ au Congrès pour couvrir 377 km de plus, mais il s’est heurté au refus des démocrates.
Après un long bras de fer et plus d’un mois de paralysie des administrations fédérales, Donald Trump a finalement accepté de signer une loi de finances qui ne prévoit que 1,4 milliard $ pour renforcer la clôture sur 88 km.
« URGENCE NATIONALE »
Pas décidé à jeter l’éponge, il a proclamé vendredi l’« urgence nationale », ce qui devrait lui permettre de contourner le Congrès pour puiser notamment dans le budget du Pentagone.
Cette procédure exceptionnelle est encadrée par une loi de 1976 qui permet au Congrès de s’y opposer avec une « déclaration conjointe » votée dans les deux chambres. Mais le président peut y mettre son veto (qui ne peut être surmonté qu’à une majorité des deux tiers).
Les démocrates, qui contrôlent la Chambre des représentants, ont fait savoir qu’ils allaient user de cette procédure. Plusieurs républicains ont désavoué le recours à l’urgence, mais il n’est pas certain qu’ils s’associeront à l’opposition pour le bloquer.
Dans tous les cas, M. Miller a déclaré que le président ferait tout pour les contrer.
« Le président va protéger sa déclaration d’urgence nationale, je vous le garantis », a-t-il dit.