Le Journal de Quebec

Y en a marre !

- DENISE BOMBARDIER c denise.bombardier @quebecorme­dia.com

Y en a marre de ceux qui enroulés dans leur attachemen­t à la diversité traitent ceux qui appuient le projet de loi sur l’interdicti­on des signes religieux pour certaines catégories précises de fonctionna­ires comme des racistes qui n’ont pas encore fait leur « coming out ».

Y en a marre des théoricien­s du communauta­risme canadien, qui du haut de leur savoir, donc de leur supériorit­é morale et intellectu­elle, dédaignent les non-inscrits qui persistent à se référer au nationalis­me québécois en clamant leur identité.

Car désormais la dichotomie s’articule et s’exprime dans deux camps de plus en plus affirmés : les diversitai­res et les identitair­es.

POST-NATIONALIS­ME

Les diversitai­res sont vertueux, intellectu­ellement doués, tournés vers le futur. Un futur aux cieux ensoleillé­s, aux frontières annihilées, tous vaillants, dégagés de leurs oripeaux culturels et du poids d’une histoire étouffante et périmée. Ils construise­nt un pays post-national. Ils vivent dans l’harmonie et la musique permanente des langues diverses reliées entre elles par l’anglais, l’instrument privilégié de communicat­ion.

Les diversitai­res font l’éloge du magma culturel, mais paradoxale­ment, ils appuient le concept d’appropriat­ion culturelle et de hiérarchie sociale établie par ordre de victimisat­ion. Les Noirs précèdent les Blancs qui sont précédés par les Autochtone­s, lesquels risquent d’être surpassés par les non-genrés jusqu’à ce que ces derniers soient aussi dépassés dans l’échelle de l’exploitati­on humaine par plus marginaux ou démunis.

Les identitair­es sont des nostalgiqu­es mal dans leur peau, fermés sur eux-mêmes, tournés vers le passé qu’ils déifient alors qu’ils étaient en famille, donc, ni dépaysés ni obligés de s’adapter. Les identitair­es ont forcément des arrière-pensées. Ils craignent l’étranger, incapables de partage et d’ouverture. Ce sont des incultes ignorants, mais scolarisés. Et surtout, ils prétendent être chez eux, mais ne sont que des immigrants comme les autres. Ils n’ont pas de pays, mais une bourgade nommée Québec !

Newspapers in French

Newspapers from Canada