Marie-ève Couture est morte dans la dignité
Le père de la femme qui a eu recours à l’aide médicale à mourir parle des derniers instants de vie de sa fille
AGENCE QMI | Le père de Marie-ève Couture, qui a eu recours à l’aide médicale pour rendre l’âme le 8 février dernier, a affirmé hier que sa fille est morte dans la dignité.
À QUB radio, Richard Couture a précisé qu’il était auprès de sa fille de 35 ans lorsqu’elle a finalement pu s’endormir après de nombreuses années de souffrances dues à la maladie de Crohn.
Au micro de François-david Bernier à l’émission J’appelle mon avocat, il a assuré que sa fille avait eu « de la chance » à la toute fin, au moment où elle a enfin pu avoir l’opportunité de « mourir dans la dignité ».
CHANGER LA LOI
M. Couture a expliqué que sa fille avait fait valoir un désir profond, celui que le gouvernement change la loi.
« Je ne sais pas quel genre de bataille on aurait eu à mener si ça n’avait jamais été accepté, a-t-il lancé. Marie-ève voulait que, pour les autres, ceux qui sont dans sa situation, ça soit toujours du cas par cas. »
Son dernier message visait à sensibiliser le système de justice afin que chaque demande future soit analysée individuellement par un médecin et que ce dernier puisse prendre une décision sans avoir à répondre à une série de critères spécifiques.
Le cas de Marie-ève a été réétudié en cours de route.
D’abord refusée, sa demande d’aide médicale à mourir a été évaluée à nouveau, à la suite d’un reportage de La Presse.
Au même moment, son état s’est dégradé, et elle est devenue éligible.
UN DERNIER REPAS EN FAMILLE
« Marie-ève avait eu un désir de boire un bloody Caesar. Je lui ai dit “ça n’a pas de bon sens”. Elle ne gardait plus rien [dans son corps] depuis plusieurs jours », a expliqué le père, ému d’avoir pu offrir ladite boisson à sa fille la veille de son départ.
C’est l’impossibilité de se nourrir qui lui avait d’ailleurs permis de voir son dossier accepté.
« Le médecin a dit qu’elle ne pourrait pas survivre plus de 60 jours comme ça », a expliqué Richard Couture, comparant l’état de sa défunte fille à une grève de la faim.