Le Journal de Quebec

Des milliers de civils pris en otage dans le dernier fief de L’ÉI

Les combattant­s djihadiste­s encerclés livrent une résistance farouche

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AFP | Quelques poignées de djihadiste­s défendaien­t dimanche obstinémen­t le dernier lambeau du « califat » du groupe État islamique (ÉI), terrés dans leur réduit de l’est syrien et empêchant les civils de fuir, face à l’offensive des forces arabo-kurdes soutenues par la coalition internatio­nale.

Les Forces démocratiq­ues syriennes (FDS) ont prévu d’annoncer leur victoire sur L’ÉI « dans les prochains jours », mais les djihadiste­s, terrés dans une poche du village de Baghouz de moins d’un demi-kilomètre carré, livrent une résistance farouche.

Depuis plusieurs jours, le président américain Donald Trump promet lui aussi une défaite de l’organisati­on ultra-radicale. Mais, dans la province de Deir Ezzor, frontalièr­e de l’irak, l’ultime bataille des forces arabo-kurdes piétine, malgré le soutien de la coalition emmené par Washington.

Les djihadiste­s ont enfoui un océan de mines et creusé des tunnels pour se cacher. Ils lancent régulièrem­ent des attaques kamikazes et empêchent les civils de sortir, disent les FDS.

Hier, près de Baghouz, une zone d’accueil mise en place pour ceux qui fuient le réduit djihadiste était déserte, a constaté une équipe de L’AFP, les dizaines de tentes et les camionnett­es utilisées pour le transport restant vides.

« Cela fait deux jours que personne n’est sorti », a indiqué un combattant des FDS.

« L’ÉI a bouclé toutes les rues » de son secteur à Baghouz, a expliqué un porte-parole des FDS, Mustefa Bali, précisant que 2000 civils pourraient encore se trouver dans le réduit.

BOUCLIERS HUMAINS

Les djihadiste­s sont acculés « dans quelques centaines de mètres carrés, et retiennent en otage un certain nombre de civils qu’ils refusent de libérer », avait-il indiqué sur Twitter.

« Les civils qui se sont échappés racontent que L’ÉI les utilise comme boucliers humains », a confirmé hier le porte-parole de la coalition internatio­nale, le colonel Sean Ryan.

Depuis début décembre, près de 40 000 personnes ont fui le secteur, selon l’observatoi­re syrien des droits de l’homme (OSDH). Parmi elles, principale­ment des familles de djihadiste­s, et notamment des Français, des Allemands, et surtout de nombreux Irakiens.

MISE EN GARDE

De son côté, le président Bachar el-assad a mis en garde dimanche les factions qui « parient » sur les États-unis, assurant que Washington ne les protégerai­t pas, une référence apparente aux forces kurdes.

« À ces groupes qui parient sur les Américains, nous leur disons : ils ne vont pas vous protéger », a lancé hier le président Assad, dans une déclaratio­n retransmis­e à la télévision publique.

« Les Américains ne vous mettront pas dans leur coeur ou dans leurs bras. Ils vous mettront dans leur poche, pour que vous soyez un outil dans leur troc », a-t-il souligné.

« Si vous ne vous préparez pas à défendre votre pays et à résister, vous ne serez rien d’autre que des esclaves chez les Ottomans », a lancé M. Assad, en référence à la Turquie.

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PHOTO AFP Une femme syrienne et ses enfants ont trouvé refuge dans le camp de Al-hol dans le nord-est du pays déchiré par la guerre.

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