Le Journal de Quebec

Physco / Le courier

- LOUISE

Le danger de vouloir renouer avec des parents dysfonctio­nnels

Je m’adresse à Jean-luc, ce jeune adulte qui a passé son enfance en famille d’accueil pour cause de parents dysfonctio­nnels et alcoolique­s, sous la supervisio­n de travailleu­rs sociaux et de psychiatre­s qui lui ont rendu la vie si difficile. Comme il a réussi à s’en sortir malgré tout, qu’il a aujourd’hui une blonde adorable et que tout va bien pour lui, je comprends qu’il veuille boucler la boucle de son enfance en renouant avec ses parents dont il a su qu’ils faisaient désormais partie des AA, et donc qu’ils avaient des chances d’être plus présentabl­es.

Vous Louise, vous l’incitez à aller de l’avant avec son projet, tout en lui indiquant qu’il risque de retrouver des parents différents de ceux qu’il a connus, vu leur nouvelle sobriété. Mais ce que vous ne lui dites pas, c’est que peut-être, aussi, malgré leur sobriété, sont-ils demeurés des êtres infréquent­ables.

Si je me fie à ce que j’ai vécu moi-même, le choc risque d’être brutal. Je fus un enfant de la DPJ et mon parcours a des similitude­s avec le sien. Toute mon enfance j’avais rêvé de retrouver mes parents et de mener une belle vie de famille comme les autres garçons de mon entourage. Alors à 20 ans, deux ans après ma sortie du centre, j’ai entamé une procédure qui devait m’emmener vers le bonheur. Et ce que j’ai trouvé fut tout autre.

Mon père avait cessé de boire et ma mère d’endurer ses folies. Mais l’un comme l’autre avaient été tellement marqués par toutes les années de tumulte vécues ensemble, qu’ils en étaient devenus pas endurables. Seule ma soeur réussissai­t à avoir une relation potable avec eux. Toute la famille les avait délaissés. Ce que je fus moi aussi obligé de faire pour ne pas me blesser de nouveau à leur contact. Vous auriez dû ajouter à votre réponse « Prends garde Jean-luc ! » Peut-être cela l’aurait-il retenu de se laisser aller à une envie qui risque de le mener vers une issue aussi difficile que la mienne. Je suis resté un écorché de la vie à cause de ça.

Un gars qui peine à trouver la paix depuis ce temps

Ramenez-vous au temps où votre désir de revoir vos parents vous obsédait. Est-ce que vous pensez qu’on aurait pu vous empêcher de retourner vers eux au cas où ça se passerait mal ? Cette volonté de retour aux sources est si forte qu’on doit la laisser parvenir à ses fins, quoi qu’il advienne. Et en ce qui vous concerne, j’espère que vous trouverez le moyen de faire la paix avec des géniteurs qui n’ont fait que ce qu’ils avaient les moyens de faire. Il est temps de consacrer toutes vos énergies à vous construire une vie digne de ce que vous méritez.

Le calvaire d’un enfant turbulent et d’un père absent

Notre fils de 8 ans est une tornade. Il est incapable de rester tranquille deux minutes, sauf quand il est devant ses jeux électroniq­ues, la seule chose qui arrive à le concentrer totalement. Il n’est pas premier de classe, mais ses notes sont satisfaisa­ntes. Sauf que vous ne pouvez pas savoir l’énergie que ça me demande de le faire s’asseoir pour exécuter ses travaux scolaires. Comme je me rends aussi aux rencontres de parents à l’école, c’est encore moi qui dois sévir quand son enseignant­e me dresse la liste de ses comporteme­nts à améliorer. Comment faire pour que mon mari s’implique ?

Anonyme

L’union et la collaborat­ion sont des atouts importants dans la formation d’un enfant et votre conjoint devrait faire sa part. Peutêtre n’en voit-il pas la nécessité ? Alors c’est à vous de l’impliquer en l’obligeant à partager avec vous la tâche des devoirs et les présences à l’école.

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