L’ÉNIGMATIQUE ARTHUR KALIYEV
Ça en prend un à chaque année, c’est inévitable. Une cuvée de repêchage de la LNH doit compter parmi ses plus beaux espoirs un jeune hockeyeur qui divise, qui enflamme les débats. Cette année, la palme revient sans l’ombre d’un doute à l’attaquant des Bulldogs de Hamilton Arthur Kaliyev.
Au même titre que les Kieffer Bellows, Eeli Tolvanen, Oliver Wahlstrom ou Owen Tippett au cours des dernières années, Kaliyev se veut le fameux marqueur naturel de ce repêchage, mais de qui on se demande s’il sait faire autre chose.
Pour l’instant, par contre, on sait pertinemment qu’il est capable de la mettre dedans !
L’ailier gauche né en Ouzbékistan, mais développé aux États-unis — on y reviendra — marque à un rythme industriel depuis le début de la saison avec les Bulldogs de Hamilton dans la Ligue de l’ontario (OHL). Avant les matchs d’hier, il comptait un impressionnant total de 45 filets en 56 rencontres !
ÉTHIQUE DE TRAVAIL
Cette production se rapproche drôlement de certaines des meilleures saisons dans L’OHL pour des joueurs de moins de 18 ans. S’il ne se rapprochera pas des marques de Tony Tanti (81 buts), John Tavares (72) et Eric Lindros (71), les trois meilleurs buteurs de moins de 17 ans dans l’histoire de la ligue, celles de Dan Quinn (59), Steven Stamkos (58) et Chris Gratton (55) semblent atteignables. À ce rythme, et s’il ne manque plus d’autres parties, Kaliyev terminerait avec 54 buts au compteur.
« Ç’a toujours fait partie de mon ADN. Depuis que je joue que je marque des buts. J’ai toujours mis beaucoup de temps pour pratiquer mon lancer », a mentionné en entrevue au Journal le talentueux ailier, qui res- semble drôlement au comédien québécois Réal Bossé.
La Centrale de recrutement de la LNH place Kaliyev au 11e rang chez les patineurs nord-américains. Certaines agences indépendantes vont même jusqu’à le classer parmi les espoirs de fin de première ronde.
Mais comment un joueur qui marque autant de buts peut-il être classé si bas ?
C’est son éthique de travail qui semble chatouiller certains recruteurs. Il peut, à quelques reprises, se faire plus effacé sur la patinoire, mais tout de même terminer avec deux buts.
On l’a d’ailleurs vu lors du Match des meilleurs espoirs de la LCH en janvier. Sans être spectaculaire, il a tout de même terminé avec deux buts et une aide.
Mais Kaliyev ne s’en fait pas trop. Il tente simplement de saisir les opportunités qu’il a cette année avec les Bulldogs. L’an dernier, avec cette même équipe qui a atteint la coupe Memorial, il était relégué à un rôle plus secondaire derrière les Robert Thomas, Brandon Saigeon, Matthew Strome et Will Bitten.
« L’an dernier, on comptait sur plusieurs bons joueurs, mais cette année j’ai plus de responsabilités. Je veux être un leader. »
UN AMÉRICAIN
La situation de Kaliyev est particulière. Il est né en Ouzbékistan, mais ses parents ont déménagé aux États-unis, dans l’état de New York plus particulièrement, lorsqu’il avait deux ans. Il a donc été complètement développé dans le programme de USA Hockey.
Il a pris le chemin de Detroit à un certain point dans sa carrière pour représenter les Little Ceasars, puis réside maintenant en Floride l’été.
Il n’a donc de russe que son nom.
« Je suis un Américain. C’est ici que j’ai appris à jouer au hockey », assure-t-il.