800 millions $ de revenus sur 25 ans
Avec les profits de la vente de l’usine à papier financée par le gouvernement, Vicky Lavoie a pu payer « cash » une centrale électrique biomasse à Chapais, où elle pourra engranger des revenus de près de 800 millions $ sur les 25 prochaines années grâce à un contrat d’électricité garanti, aux frais des consommateurs.
« J’ai pris l’argent que j’ai fait à Quévillon. Je suis allée acheter cash la centrale de Chapais et j’ai mis mon contrat d’électricité dessus », confirme Mme Lavoie au Journal.
Mais comment sa compagnie Nexolia a-t-elle pu scinder un contrat énergétique remporté en appel d’offres pour un projet précis, soit le redémarrage des installations de Lebel-sur-quévillon, puis le déménager dans une autre ville ?
Hydro-québec affirme avoir les mains liées par une clause du contrat qui permet au détenteur de le déménager à sa guise.
LE DEAL DE CHAPAIS
L’attrait de la filière biomasse pour Nexolia s’explique par la générosité du contrat, qui prévoit un tarif indexé de près de 12 cents le kilowattheure.
Il provient d’un décret du gouvernement Charest, qui voulait en 2011 favoriser le développement économique régional en forçant la société d’état à acheter cette énergie coûteuse. En comparaison, les Québécois paient en moyenne un peu plus de 7 cents par kilowattheure.
Pour accepter de vendre les installations à Chantiers Chibougamau, Mme Lavoie a exigé de conserver 28 MW sur le contrat de 45 MW. Au total, il pourra rapporter à l’entreprise 800 M$ de revenus sur une période de 25 ans.
Au printemps 2018, Mme Lavoie a acheté la centrale biomasse de Northland Power à Chapais « au prix de la ferraille », soit 3,3 M$.
La valeur de l’usine était très faible, car son contrat d’approvisionnement arrivait à échéance. Hydro-québec ne souhaitait pas le renouveler. La femme d’affaires a toutefois un atout dans sa manche : un nouveau contrat de 25 ans.
À ce jour, l’entente n’est pas signée, car Nexolia a besoin d’un client qui utilisera la chaleur de l’usine. Elle va proposer de nouveau son projet de serres chauffées par la biomasse. Mme Lavoie affirme d’ailleurs avoir aidé à sauver 52 emplois en empêchant la centrale de fermer.