Le Journal de Quebec

Des troubles du comporteme­nt connus

L’ado accusé du meurtre de sa mère sera évalué

- SOPHIE CÔTÉ ET CATHERINE BOUCHARD

Accusé du meurtre non prémédité de sa mère, un adolescent de dixsept ans devra subir une évaluation pour déterminer son aptitude à comparaîtr­e en raison d’un trouble du spectre de l’autisme.

L’air perdu, le jeune homme cherchait des yeux les membres de la famille présents en Chambre de la jeunesse pour sa comparutio­n hier.

Dès le départ, le procureur de la Couronne a signifié l’intention de demander que l’adolescent soit assujetti à une peine applicable aux adultes, s’il devait être éventuelle­ment déclaré coupable.

La peine maximale pour un mineur coupable de meurtre non prémédité est de 7 ans de mise sous garde.

La peine pour adulte est la prison à vie, sans possibilit­é de libération conditionn­elle avant 7 ans.

DIAGNOSTIC

Avant toute chose, l’avocat de la défense a demandé une évaluation de l’état de son client. L’adolescent demeurera dans un centre jeunesse jusqu’à son retour devant le tribunal le 25 février.

Selon des informatio­ns du Journal, le jeune habitait dans une résidence du CRDI, le Centre de réadaptati­on en déficience intellectu­elle de Chaudière-appalaches.

Contrairem­ent à un centre jeunesse, qui est soumis à la loi, dans un CRDI un adolescent peut sortir sans contrainte, notamment pour visiter sa famille.

DES PROCHES « DÉCHIRÉS »

Les proches de l’adolescent « sont déchirés, pris entre l’arbre et l’écorce », a affirmé le procureur de la Couronne.

« Ils étaient là pour soutenir l’accusé, mais également pour être présents, puisque c’est évidemment un être cher qui est décédé », a expliqué Me Hugo Breton.

Samedi soir, les services d’urgence ont reçu plusieurs appels pour une femme de 49 ans victime d’une agression dans un immeuble de Limoilou.

Sur les lieux, les policiers ont retrouvé la victime avec des blessures provoquées par une arme blanche. L’adolescent de 17 ans, le fils de la victime, a été arrêté ce soir-là dans un appartemen­t.

Il s’agit du troisième meurtre à survenir à Québec depuis le début de l’année, tous des drames intrafamil­iaux. Le criminolog­ue Jean-claude Bernheim indique que, bien souvent, ceux-ci surviennen­t dans un contexte socio-économique difficile.

« Dans toutes les familles, riches ou pauvres, il y a des conflits. Où se situe le problème, c’est la façon de résoudre les conflits », explique le criminolog­ue.

« Plus les gens sont instruits, moins il y a de violence », ajoute-t-il.

— Avec Jean-françois Racine

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