Le Saguenay-lac-saint-jean champion
La consommation de médicaments liés au TDAH y est deux fois plus élevée que dans l’ensemble de la province
Au Québec, c’est au Saguenay-lacSaint-jean que les jeunes consomment le plus de médicaments liés au trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), soit une proportion deux fois plus élevée que la moyenne provinciale.
Selon le plus récent rapport de l’institut national d’excellence en santé et en services sociaux sur le sujet, 11,3 % des jeunes de 25 ans et moins dans cette région du Québec ont recours à la pilule pour atténuer les symptômes liés au TDAH, comparé à 5,8 % pour l’ensemble de la province.
Une enquête plus récente publiée par l’institut de la statistique du Québec en décembre indique par ailleurs que 28,8 % des jeunes du secondaire dans cette région ont reçu un diagnostic de TDAH, comparé à 23 % pour la moyenne provinciale.
Jean-benoît Bouchard, qui est pédiatre au Saguenay-lac-saint-jean, est « très préoccupé » par ces chiffres. « Il faut être plus restrictif sur les prescriptions que l’on donne, ça n’a pas de bon sens », lance-t-il.
Dans cette région, l’accès à un médecin de famille ou à un pédiatre est beaucoup plus facile qu’ailleurs au Québec, ce qui pourrait expliquer la situation, indique le Dr Bouchard.
D’autant plus que l’accès à des services psychosociaux dans le réseau public est, au contraire, très difficile, précise-t-il.
À l’inverse, c’est à Montréal que la proportion de jeunes qui consomment des médicaments liés au TDAH est la plus faible dans la province, avec seulement 2,5 %.
FEU VERT À UNE COMMISSION
Par ailleurs, le gouvernement Legault s’est dit « favorable » hier à la tenue d’une commission parlementaire sur la consommation de médicaments pour traiter le TDAH chez les jeunes, comme l’a réclamé le Parti québécois.
Un peu plus tôt hier, le PQ avait annoncé qu’un mandat d’initiative avait été déposé auprès de la Commission de la santé et des services sociaux. Le député péquiste Sylvain Gaudreault avait invité tous les partis à appuyer cette demande, afin que les élus « puissent entendre des experts en la matière pour faire le point sur cette situation plus que préoccupante ».
Les élus membres de la Commission doivent maintenant se rencontrer avant que ce mandat ne soit officiellement approuvé, ce qui ne devrait être qu’une formalité, puisque Québec solidaire et le Parti libéral y sont aussi favorables.
La consommation de médicaments liés au TDAH chez les jeunes est trois fois plus élevée au Québec que dans le reste du Canada.