Un candidat à l’immigration entame une grève de la faim
Gary Gay-perret est au nombre des 18 000 dossiers abandonnés par la CAQ
Marié à une Québécoise, un candidat à l’immigration dit avoir entamé une grève de la faim pour protester contre la réforme du gouvernement de François Legault.
D’origine française, Gary Gay-perret ne mâche pas ses mots pour qualifier la décision de la CAQ de passer à la trappe 18 000 dossiers d’immigration en attente de traitement.
« C’est un manque d’humanité complet. Je ne suis pas un numéro de dossier, je suis un être humain, lance le cuisinier-pâtissier de 31 ans, en entrevue. Le 12 février, j’ai décidé d’entamer une grève de la faim tant et aussi longtemps que le projet de loi 9 ne sera pas annulé. »
M. Gay-perret s’autorise un peu de nourriture « liquide » une fois par jour, mais tenait à poser un geste pour montrer au gouvernement caquiste son « ras-le-bol ».
En 2016, tout nouvellement marié avec une jeune femme originaire du Québec, il fait une demande pour obtenir un Certificat de sélection du Québec (CSQ), un prérequis pour devenir résident permanent. À l’époque, il hésite à prendre la voie du regroupement familial, une option qu’il juge finalement trop longue.
En attendant son CSQ, il obtient un permis du Programme vacances-travail (PVT), qui lui permet de travailler pendant deux ans au Québec. Ce visa a pris fin le 18 octobre dernier. Depuis, il a un « statut implicite » lui permettant de demeurer en sol canadien dans l’attente d’une décision de ses démarches d’immigration, mais qui l’empêche de travailler.
« ON EST BLOQUÉ »
L’abandon de son dossier par le gouvernement Legault a eu l’effet d’un « coup de massue » pour Gary Gay-perret et son épouse.
« Ça fait deux ans, on n’a jamais pu avoir d’objectifs réels dans la vie, on est encore chez les beaux-parents […] On s’est retrouvé bloqué dans nos projets immobiliers, on est bloqué aussi dans nos projets d’avoir un enfant, parce qu’un enfant, on ne va pas le balader de la France au Canada, on ne sait pas quoi faire », déplore-t-il.
Le ministre de l’immigration suggère aux candidats à l’immigration parlant français qui sont actuellement sur le territoire québécois d’emprunter la « voie rapide » du Programme de l’expérience québécoise (PEQ).
Le jeune homme réplique qu’il n’est pas admissible, puisqu’il ne travaille plus depuis octobre.