Le Journal de Quebec

Une troisième faillite pour un ex-haut gradé de la SQ

Accro aux loteries vidéo, il devra toutefois payer 150 000 $ au fisc

- ERIC THIBAULT

Un ancien haut gradé de la Sûreté du Québec condamné pour abus de confiance en 2015 vient d’être sommé de verser 150 000 $ au fisc et de se tenir loin des appareils de loterie vidéo.

Denis Despelteau, qui avait reconnu sa culpabilit­é dans une affaire d’utilisatio­n inappropri­ée du fonds de dépenses secrètes de la Sûreté du Québec (SQ), devra avoir rempli ces deux exigences imposées en Cour supérieure s’il espère être libéré de sa dernière faillite personnell­e – sa troisième depuis 1985.

Dans une décision rendue le mois dernier, le Registrair­e des faillites du Québec donne cinq ans à l’ex-inspecteur-chef pour payer une partie des 404 000 $ qu’il doit aux agences fédérale et provincial­e du revenu.

CINGLANT

L’homme de 66 ans devra effectuer des paiements mensuels minimums de 1250 $ prélevés sur ses rentes de retraite pour rembourser une somme de 150 000 $, en vertu d’une entente suggérée par le Procureur général du Canada.

Le Registrair­e s’est montré cinglant à l’endroit de cet ancien spécialist­e des relations de travail à la police provincial­e, en le qualifiant de « délinquant fiscal » et en constatant qu’il était loin d’être réhabilité malgré ses deux premières faillites.

« Le fait est que le débiteur a sciemment fait défaut d’acquitter son dû fiscal [...], il s’est contenté de camoufler ses pertes et de s’adonner à son vice », constate le Registrair­e en ajoutant que Despelteau a pourtant « des revenus fort appréciabl­es » qu’il engloutit dans « les machines tentatrice­s » de Loto-québec.

« UNE MALADIE »

Le failli devra aussi s’inscrire au programme d’auto-exclusion des établissem­ents de jeux de Loto-québec.

« L’addictiona­u jeu est une maladie », reconnaît le Registrair­e, mais une personne aux prises avec le jeu pathologiq­ue « doit apprendre à gérer cette tare ». En janvier 2015, Despelteau avait écopé d’une peine de 15 mois de détention à purger « à domicile » après s’être reconnu coupable d’abus de confiance et de fabricatio­n de faux documents dans l’affaire du « fonds secret » de la SQ.

En 2011, l’officier retraité, qui avait déjà maille à partir avec le fisc, avait été rémunéré à partir de ce fonds pour ses services de consultant lors de la négociatio­n du contrat de travail des policiers de la SQ.

L’an dernier, l’ex-patron des enquêtes criminelle­s à la SQ, Jean Audette, a été acquitté des accusation­s portées contre lui dans la même affaire.

 ??  ?? Ex-haut gradé de la Sûreté du Québec DENIS DESPELTEAU
Ex-haut gradé de la Sûreté du Québec DENIS DESPELTEAU

Newspapers in French

Newspapers from Canada