Regarder dans le rétroviseur
Il n’y a pas de quoi presser le bouton de panique.
Pas encore. Sauf que le Canadien doit réaliser, avec la poussée des Flyers de Philadelphie et des Hurricanes de la Caroline, que sa marge d’erreur s’amenuise considérablement.
Il y a deux semaines, il ne voyait aucune menace dans son rétroviseur. Pas d’intrus. Tout baignait dans l’huile, d’autant plus qu’il venait de connaître une bonne séquence à domicile.
Mais dans une ligue où la parité défie l’improbable, le moindre relâchement vient mettre en doute les objectifs du début de la saison. Parviendra-t-on au but ultime, une participation aux séries éliminatoires ?
Le Canadien traverse une période où le leadership est mis à l’épreuve.
Les meneurs du groupe devront se retrousser les manches. Lors des trois derniers matchs disputés à l’étranger, après un revers en prolongation contre les Maple Leafs de Toronto, ça n’a pas été chic : des erreurs permettant à l’adversaire de marquer à des moments stratégiques; une attaque qui manque nettement de conviction parce que les meilleurs effectifs cèdent le pas et ne compétitionnent avec la même intensité que l’adversaire.
Peut-on reconnaître également que cette unité défensive, que l’on disait plutôt suspecte pendant le camp d’entraînement, est vraiment suspecte même si Shea Weber est de retour?
TOURNOI ÉLIMINATION
On va le répéter d’ici la fin du calendrier régulier. C’est la période de l’année où, plus que jamais, les meilleurs effectifs doivent se manifester soir après soir.
C’est la période de l’année où l’on doit se concentrer entièrement sur le boulot. Dans les faits, on se retrouve présentement dans un tournoi élimination.
Je regardais le calendrier des matchs d’ici la fin de la saison. Le CH disputera 23 matchs en 46 jours. Dans la réalité, le Canadien disputera deux matchs en deux soirs en trois occasions. Treize des 23 dernières rencontres seront disputées à l’étranger. De ces 23 matchs, 16 opposeront le Canadien à des formations qui luttent pour une place dans les séries éliminatoires.
Il y a évidemment des équipes qui ont déjà reçu leur laissez-passer. Le Lightning de Tampa Bay fait cavalier seul et il fera un arrêt au Centre Bell. Les Leafs de Toronto sont dans une situation intéressante et ils ont encore deux rendez-vous avec le Tricolore, samedi à Toronto, et lors du dernier match de la saison à Montréal.
Oups ! Ce match pourrait-il décider du sort du Canadien ?
Pour éviter de se retrouver dans un match qui décidera si la saison se poursuit ou si l’on range l’équipement, Claude Julien et ses équipiers devront écarter de leur chemin les Hurricanes de la Caroline, les Blue Jackets de Columbus (2), les Flyers de Philadelphie (2), les Sabres de Buffalo et les Penguins de Pittsburgh. Également, en cours de route, ils croiseront les Islanders de New York, meneurs de la division Métropolitaine, en deux occasions, et les Jets de Winnipeg, meneurs de la division Centrale.
EMPLETTES TERMINÉES ?
Pour l’instant, il faut trouver des solutions à des problèmes qui se répètent à chaque match.
« On va gérer ça à l’interne », a affirmé Julien après la défaite contre les Panthers dimanche.
Est-ce à dire que Marc Bergevin a cessé son magasinage ? Les problèmes, on les connaît. √ Une attaque à cinq nulle. √ Une attaque qui ne produit plus comme en première moitié de saison.
√ Des leaders qui ne répondent pas aux attentes.
On attaque souvent Jonathan Drouin, c’est justifié. Mais, il n’est pas le seul dans l’aventure. Faites le bilan de chacun des joueurs devant assurer une continuité et, après la dernière séquence de quatre défaites, vous n’aurez pas trop l’occasion de coller une petite étoile dans leur cahier.
On dira que le Canadien ne devrait pas occuper une position aussi surprenante au classement des équipes, c’est vrai. Il représente l’une des belles surprises de la saison.
Cependant, puisqu’il a démontré qu’il peut réaliser l’improbable, il a aussi créé des espoirs chez les partisans de l’équipe.
Le succès conduit inévitablement à des responsabilités accrues. Aux leaders d’y voir…
LES BLUES INTRAITABLES
Le directeur général des Blues, Doug Armstrong, doit se féliciter d’avoir fait preuve de patience. Il y a à peine un mois, on croyait que les Blues procéderaient à une vente de garage. Que plusieurs vétérans chargeraient d’adresse, que l’organisation effectuerait un virage complet. Mais voilà que tout a changé.
Les Blues sont devenus une équipe menaçante qui écarte tout sur son passage. Des jeunes blancs-becs, des vétérans qui s’illustrent, une défensive efficace et un gardien, Jordan Binnington, qui a gagné ses huit derniers matchs et signé quatre jeux blancs.
Une question : qui est l’autre gardien à avoir obtenu quatre jeux blancs à ses 14 premiers départs ?
Vous le connaissez bien : Antti Niemi !