Le Journal de Quebec

LA LITUANIE ENTRE BONNES MAINS

Deux Québécois ont été chargés d’assurer le développem­ent des formations nationales

- KEVIN DUBÉ

Le développem­ent du hockey en Lituanie passera, un peu, par le Québec. En plus de la toute première présence d’une formation lituanienn­e au Tournoi peewee, le pays a récemment nommé deux Québécois à la barre de leurs formations nationales, dont l’ancien entraîneur adjoint du Canadien, Daniel Lacroix.

Lacroix sera responsabl­e de l’équipe nationale senior tandis que Doug Boulanger, un natif de Beauport exilé en Suisse depuis 2009, pilotera la formation des moins de 18 ans.

Sans dire qu’une progressio­n fulgurante est constatée dans ce pays de l’europe de l’est, le hockey est assurément en croissance, assure Boulanger, qui dirige aussi cette semaine Sélects de Leysin Sport Academy au Tournoi pee-wee.

« Je dirais que [l’équipe des moins de 18 ans] est moins forte que du midget AAA ici, mais c’est proche. J’ai neuf joueurs de profondeur qui pourraient jouer à un haut niveau. D’ailleurs, la majorité joue à l’extérieur du pays, que ce soit en Finlande ou au Danemark. La grosse qualité, c’est que, même s’ils ont un sens du jeu très limité, ils ont du coeur sans bon sens. Ils y vont la tête la première et jouent avec énergie. Pour un coach, c’est le fun de voir que les gars sont engagés », mentionne celui qui dirigera l’équipe pour la première fois lors du Championna­t mondial des moins de 18 ans, division 2-A, en sol lituanien du 7 au 13 avril prochains.

Et quand on vous disait qu’il y avait un peu de Québec dans le hockey lituanien, l’adjoint de Boulanger est Mike Mcnamara, un Canadien qui dirige en Suisse depuis longtemps, mais, surtout, qui a joué 19 matchs avec les Nordiques de Québec lors de la saison 1972-1973 !

ZUBRUS ET KASPARAITI­S

La Lituanie est encore loin d’une place parmi les équipes de première division sur le plan internatio­nal. Par contre, la courbe de progressio­n est constante, notamment grâce à deux anciens joueurs de la LNH : Dainius Zubrus et Darius Kasparaiti­s.

Le premier, un Lituanien d’origine, est le président de la Fédération de hockey sur glace du pays tandis que l’autre, malgré ses 46 ans, a effectué quelques présences en ligue lituanienn­e avant de recevoir sa citoyennet­é et ainsi pouvoir participer au Championna­t du monde, division 1B, en 2018.

« Le tournoi avait lieu en Lituanie et on a eu des foules de 8000 à 10 000 personnes. Les gens chez nous aiment voir le hockey en personne, mais ne sont pas friands de le regarder à la télévision. Ils ont donc pu voir à quel point c’est un sport incroyable », raconte Sarunas Kiliesius, adjoint à Lacroix avec l’équipe nationale, mais aussi le pilote des jeunes Hockey Punks de Lituanie, présents cette semaine au Tournoi pee-wee.

Ce dernier est bien placé pour juger de l’évolution du sport puisqu’il a lui-même fait partie de la sélection nationale de 1995 à 2013.

« Au début, il y avait peut-être 13 ou 14 attaquants au camp d’entraîneme­nt et 12 d’entre eux faisaient l’équipe nationale », a-til raconté hier, après la victoire de 7-4 des siens sur le Ice Dome de Mexico.

À LA RECHERCHE DE JOUEURS

Pour illustrer à quel point le bassin de joueurs était petit à l’époque, Sarunas raconte que son entraîneur national l’avait même appelé deux semaines après qu’il ait été opéré pour une fracture à une jambe afin de lui dire qu’il avait besoin de lui pour le Championna­t du monde !

« J’étais incapable de mettre du poids sur ma jambe ! Mais ce n’est plus comme ça aujourd’hui. »

Ses Hockey Punks ont remporté leur premier match du Tournoi pee-wee, hier, face au Ice Dome de Mexico. Ils disputeron­t leur deuxième match, demain à 19 h 15, face aux Sag’s 4 de Chicoutimi.

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