Le Journal de Quebec

LOUISE DESCHÂTELE­TS

- louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Le cul-de-sac d’une vie à deux

Du temps où je travaillai­s, ma vie était remplie. Ma femme et moi avions d’abord les enfants à qui nous consacrion­s beaucoup de temps, et j’avais mes chums avec qui je faisais du sport certaines fins de semaine. La vie a filé sans que je la voie se dérouler, sans gros malheurs ni grandes joies. Une petite vie normale et tranquille où ma femme se concentrai­t sur les enfants parce qu’il en fallait bien un de nous deux au foyer et aux fourneaux.

J’ai attendu d’avoir 68 ans avant de prendre ma retraite, sans réaliser que j’allais m’ennuyer autant à ne rien faire auprès d’une femme à qui je n’ai rien à dire. Rendu à 70 ans, donc depuis deux ans, ma vie se déroule entre les murs d’une maison rangée comme un coffre à outils avec une femme qui ne s’intéresse qu’à ses enfants et ses petits-enfants.

J’ai vécu 40 ans auprès d’une personne que je ne connais pas et dont je découvre la vraie nature aujourd’hui. Nous avons quatre enfants, c’est ce qu’elle voulait, sans qu’elle ait jamais apprécié faire l’amour. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est elle qui l’a avoué à la thérapeute que je l’ai amenée consulter avec moi en vue d’améliorer notre relation de vieux adultes retraités.

À la quatrième séance, elle m’a annoncé que ça ne l’intéressai­t pas de continuer. Elle voulait bien partager mon toit, mais comme elle n’avait plus aucune envie de sexe, elle souhaitait qu’on vive désormais comme frère et soeur. Ce que nous sommes quasiment dans les faits depuis cinq ans. Elle trouve que je suis un excellent partenaire de vie, mais le minouchage, comme elle appelle ça, l’ennuie totalement.

Qu’est-ce qu’un gars fait devant ça Louise ? Tu vas me dire de partir et de demander le divorce, mais je n’en ai pas envie. Ça m’angoisse tellement de penser au vide d’après, que je préfère endurer. Ce qui me trouble le plus, c’est que j’ai l’impression que j’ai vécu toute une vie et fondé une famille avec une femme qui ne m’a jamais aimé. Ça, c’est dur à avaler. Un homme frustré Votre décision semble prise et je n’ai pas envie de vous en faire changer à tout prix. Mais vous ne pensez pas que devant un constat aussi pessimiste, vous risquez de passer les 10-20 et peut-être même 30 prochaines années dans un état d’ennui mortel ? Si votre incapacité à partir n’est pas un choix, mais une soumission à un état de fait dicté par la non-envie de partager le patrimoine familial ou encore la peur de bousculer la famille, vous risquez de passer toutes ces années dans une grande tristesse. Si par contre c’est un choix dicté par la raison, il faut expresséme­nt chercher des moyens d’insuffler du positif dans votre existence si vous voulez survivre sainement.

Mon amie est-elle vraiment une amie ?

Je n’ai jamais connu de véritable amitié dans ma jeunesse. Solitaire, la lecture et mon ordinateur me suffisaien­t, ainsi que ma famille sur le plan affectif. Ce n’est que rendu en milieu de travail que je me suis éveillée aux vertus des relations humaines et que je me suis liée d’amitié avec une fille du groupe que je dirige dans ma boîte. Avec elle, j’ai senti de réelles affinités. Sauf que j’ai entendu dire entre les branches qu’elle se servait de son lien avec moi pour se valoriser auprès de certains autres employés. Est-ce que je me serais trompée sur son compte ? Anonyme

Ce que vous avez appris n’est pas nécessaire­ment négatif vu les rivalités qui existent en milieu de travail. Mais ça devrait quand même vous alerter sur le compte de cette personne. Et en amitié comme en amour, il faut faire des mises au point quand le doute s’installe.

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