Le Journal de Quebec

Le Québec craque de partout

- RICHARD MARTINEAU richard.martineau @quebecorme­dia.com

Les médecins sont épuisés. Les infirmière­s sont épuisées. Les profs sont épuisés. Les préposés aux bénéficiai­res sont épuisés.

Tout le monde a la langue à terre.

Les urgences débordent. Les classes débordent. Les CHSLD débordent.

Le Québec au complet est en train de se taper un méga burn-out.

PÉTER AU FRETTE

Et l’on continue de vanter le modèle québécois ?

Ben coudonc. J’ai dû en manquer un bout.

L’autre jour, j’essayais de sortir mon auto d’un banc de neige.

Les roues « spinnaient », le moteur surchauffa­it, je n’avançais pas d’un pouce, ça sentait le brûlé 100 pieds à la ronde.

Je me disais : « Le Québec, c’est ça. Ça veut, mais ça peut pas. »

Comme une tondeuse qui participe à une course de F1. T’as beau appuyer à fond la caisse sur l’accélérate­ur, rien ne se passe. Pout, pout, pout. La population vieillit. De plus en plus de gens malades vivent de plus en plus vieux. Les cas d’autisme explosent. Les cas d’alzheimer explosent. Les cas de TDAH explosent.

Il y a de plus en plus de patients à l’urgence et de plus en plus de cas lourds dans les classes.

Les gens sont de plus en plus gros, de moins en moins en forme.

Plus de la moitié des Québécois sont des analphabèt­es fonctionne­ls. On manque de ressources pour franciser nos immigrants. On manque de classes. On manque de profs. On manque de médecins.

On essaie de vider le SaintLaure­nt avec un seau. Tous ceux qui travaillen­t dans le milieu de la santé et dans le milieu de l’éducation sont en train de péter au frette et de fendre en deux comme un arbre.

Les profs quittent après deux ans. Les médecins font des dépression­s. Les infirmière­s foutent le camp en Ontario ou en Suisse.

Sans oublier les procès qui avortent à cause des retards.

Et les candidats à l’immigratio­n qui doivent recommence­r le processus au grand complet parce que leur dossier n’a pas été traité à temps, faute de ressources.

DES POULES PAS DE TÊTE

On a l’impression que le système au grand complet ne tient plus que par un fil.

Que tout va imploser demain matin ! Les besoins sont tellement grands qu’on n’arrive tout simplement plus à répondre à la demande. On est dépassé, débordé. Les dossiers s’empilent, on ne sait plus où les mettre. On court comme des poules pas de tête. Tu colmates une fuite, trois autres apparaisse­nt.

Ça prendrait plus de ressources, plus de personnel. Mais où trouver l’argent ?

Les contribuab­les sont pris à la gorge et on ne veut pas exploiter nos ressources naturelles.

À un moment donné, on n’aura pas le choix, faudra revoir la mission de l’état.

L’état ne peut répondre à tous nos besoins. Il n’en a pas les moyens, il ne peut pas être partout comme Dieu.

Va falloir établir une liste de priorités. La santé, l’éducation et la justice d’abord.

Le reste après. À la mesure de nos moyens.

Quand tu manques d’orthophoni­stes dans les écoles, as-tu les moyens de produire 31 longs métrages par année ? Des films que personne ne va voir ?

C’est le genre de questions plates qu’on va devoir se poser.

Sinon, on va craquer.

Les travailleu­rs en éducation et en santé ont la langue à terre.

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