ENCORE UN PATRON SE LA CAESSE SUSPENDU
Cadre chez Otéra et promoteur immobilier à son compte
La Caisse de dépôt et placement du Québec a suspendu un autre cadre hier, après avoir été informée par notre Bureau d’enquête qu’il exerçait jusqu’à la semaine dernière des activités personnelles de promoteur immobilier.
Économiste chez Otéra, Edmondo Marandola est le troisième employé en deux semaines à avoir été écarté pour des questions éthiques, à la suite de trouvailles de notre Bureau d’enquête.
Jusqu’à jeudi dernier, il était l’un des cinq actionnaires de la compagnie qui doit transformer la maison des Soeurs de la Miséricorde, à Montréal, en résidence pour personnes âgées. Le projet de 14 millions $ accumule des mois de retard.
M. Marandola a lui-même signé le financement nécessaire au projet en mars 2018, tout en travaillant chez Otéra, la filiale de financement immobilier de la Caisse de dépôt.
PLUS ACTIONNAIRE
Depuis jeudi, les documents publics indiquent cependant qu’il n’est plus actionnaire de l’entreprise.
Le changement est survenu neuf jours après nos premiers articles sur les problèmes d’éthique parmi les hauts dirigeants d’otéra, suivi du déclenchement par la Caisse d’une enquête indépendante du cabinet d’avocats Osler.
Joint au téléphone hier, M. Marandola a expliqué que c’est justement en raison de cette enquête qu’il se retirait.
« Je le sais ce qui s’en vient. J’ai profité de l’occasion pour me retirer, dit-il. La vérité, c’est ça. »
Il croit qu’osler recommandera bientôt d’interdire toute activité immobilière aux employés de la filiale de la Caisse.
M. Marandola assure qu’il n’est « aucunement en conflit d’intérêts ».
« Je ne suis pas dans la sphère d’activités d’otéra et je ne demande pas un prêt à Otéra ni à un partenaire d’otéra », assure-t-il.
PARCOURS TROUBLE
Parmi les associés de M. Marandola dans le projet de résidence pour personnes âgées figure notamment Girolamo Violante. Ce comptable s’est fait pincer trois fois par son ordre professionnel pour des manquements à ses devoirs depuis 1994 ( voir ci-contre).
Jeudi dernier, alors que M. Marandola quittait la compagnie à numéro qui doit convertir la maison des Soeurs de la Miséricorde en résidence, M. Violante est devenu président de cette compagnie.
Joint brièvement au téléphone, il n’a pas voulu accorder d’entrevue.
Au début du projet en 2018, son cousin Francesco Chico Violante figurait également à la convention d’actionnaires.
Lui aussi a un passé houleux : accusations criminelles, enquête sur des appareils de paris illégaux, son café visé par un cocktail Molotov... ( voirci-contre)
Chez Otéra, la vice-présidente aux Affaires juridiques, Mélanie Charbonneau, a annoncé hier que Edmondo Marandola était « suspendu avec solde » pour la durée de l’enquête indépendante que la Caisse a commandée.
UNE V.-P. ET LE PDG
Le 5 février, notre Bureau d’enquête révélait que Martine Gaudreault, v.-p. chez Otéra, est une partenaire d’affaires et de coeur d’un prêteur privé longtemps lié au clan mafieux Rizzuto. Elle a été suspendue à la suite de la publication de l’article.
Puis, nous avons révélé qu’alfonso Graceffa, alors grand patron d’otéra, avait bénéficié de 11 prêts de la part de filiales de la Caisse qu’il dirige, pour financer des immeubles à revenus.
Il s’est retiré de ses fonctions chez Otéra après la publication.