JONATHAN TRUDEAU La p’tite clope avant le p’tit vieux
Quand une histoire concernant la maltraitance de vieilles personnes, des patates en poudre infectes ou des cas de couches souillées inchangées fait la manchette, nous nous insurgeons de toutes nos forces. Puis, plus rien. Ou si peu.
Le résultat net, c’est que celles et ceux qui prennent des décisions touchant nos aînés sentent de la pression populaire par bourrées. Des politiciens jusqu’aux fonctionnaires, ils se tiennent les fesses serrées le temps que ça brasse, puis ils retournent se terrer dans le confort de notre indifférence. Le résultat est que peu de choses changent. Et la roue tourne, et tourne…
INSPECTIONS
La dernière aberration exposée au grand jour concerne les inspections des résidences privées pour aînés. Mon collègue Patrick Bellerose nous apprenait vendredi dernier que le nombre d’inspections dans ces installations était passé de 1008 en 2014 à 747 en 2017, puis à 189 visites en 2018. Vous imaginez ? On parle d’une baisse de 81 % en 4 ans, ou de 75 % en une seule année.
Pour se défendre, le ministère a répondu que c’est en raison de l’entrée en vigueur d’une nouvelle réglementation qu’une période de transition de quelques mois aurait été nécessaire pour laisser le temps aux résidences de s’ajuster. Pardon ? Et il n’était pas possible de continuer à vérifier les éléments de base, comme la sécurité, les soins et la nourriture, autres que les éléments visés par les changements ?
TABAC
Pire encore, on apprenait hier que, pendant ce temps, les inspecteurs avaient plutôt été affectés à la mise en oeuvre de la Loi sur le tabac. On préfère vérifier l’opacité des vitres d’une boutique de vapotage plutôt que l’état des gicleurs d’une résidence pour aînés. Quelle honte !
Indéniablement, il serait temps de nous insurger de manière durable pour que les véritables changements prennent le dessus sur les voeux pieux et les bonnes intentions passagères.