Québec ouvre une enquête interne sur Nexolia
Revente à profit d’une usine de pâtes et papiers
Le gouvernement Legault va ouvrir une enquête interne pour faire la lumière sur une transaction financée en totalité par de l’argent public qui a permis à Nexolia d’acheter et de revendre à profit une usine de pâtes et papiers à Lebel-sur-quévillon.
« Ce n’est pas une bonne transaction », a laissé tomber le ministre de l’économie Pierre Fitzgibbon, hier, à l’entrée du caucus caquiste.
Le Bureau parlementaire a révélé que le gouvernement Couillard avait largement financé l’achat, en 2016, d’une usine de pâtes et papiers par Nexolia, une entreprise qui s’est vite enrichie en la revendant moins de deux ans plus tard le double du prix, près de 32 M$.
INACCEPTABLE
Le projet initial prévoyait toutefois la destruction pure et simple de l’usine pour ne conserver qu’une centrale de cogénération par biomasse produisant de l’électricité. Elle a finalement été revendue à Chantiers Chibougamau, qui veut relancer la production.
« On a besoin de pâte à papier au Qué- bec. L’usine de Lebel peut en faire. L’idée de démanteler une usine comme celle-là, c’est inacceptable », a-t-il ajouté.
Le Journal révèle également que Nexolia, au moment de la vente, a réussi à conserver un juteux contrat énergétique lié à l’usine de pâtes et papiers.
Ce contrat de 28 MW fixé à près de 12 cents le kwh et indexé appartient toujours à Nexolia, qui pourra engranger des revenus de près de 800 millions de dollars sur les 25 prochaines années. En période de questions, le Parti québécois a demandé au gouvernement Legault de carrément annuler ce contrat.
Le ministre de l’énergie Jonatan Julien a répliqué qu’il ne pouvait déchirer un contrat signé provenant d’un programme d’achat d’énergie de 2011 et qu’il avait les mains liées.