La vie reprend lentement son cours en Haïti
AGENCE QMI | Le calme semble avoir repris ses droits en Haïti, après une dizaine de jours de révolte populaire et d’affrontements violents.
« Ce sera un très lent retour à la normale », témoignait hier matin l’envoyé spécial de TVA Nouvelles, Félix Séguin.
Les banques et les supermarchés sont rouverts, l’ambassade canadienne a également annoncé qu’elle rouvrait ses portes, mais Haïti reste en effet un « baril de poudre » qui peut sauter à tout moment, les problèmes dénoncés par les contestataires – coût de la vie trop élevé au premier chef – étant toujours criants.
« LA TENSION EXISTE ENCORE »
Le journaliste haïtien Carel Pedre fait sensiblement les mêmes observations. Selon lui, lundi a été « une très bonne journée », mais on sent que la colère continue de gronder et que l’opposition veut continuer la mobilisation.
« La vie a repris, même si la tension existe encore, a-t-il fait remarquer en entrevue au Québec matin, à LCN. Les écoles ont ouvert leurs portes, mais les parents ont préféré garder leurs enfants à la maison. Il y a beaucoup d’entreprises qui ont rouvert leurs portes, les banques sont ouvertes, le petit marché fonctionne. La vie reprend. »
MERCENAIRES ?
En attendant de voir comment le vent tourne, une histoire était sur toutes les lèvres hier : celle des sept étrangers, dont cinq Américains, qui ont été arrêtés il y a deux jours en possession d’un véritable arsenal militaire. Ces arrestations provoquent une suspicion répandue au sein de la population, après que des rumeurs voulant qu’il s’agisse de mercenaires engagés par le gouvernement se sont propagées.
Port-au-prince a fermement nié avoir enrôlé des mercenaires. « Le pouvoir exécutif ne saurait engager des mercenaires pour venir terroriser une population par laquelle nous avons été mandatés et que nous avons la responsabilité de servir », a déclaré le secrétaire d’état à la Communication, Eddy Jackson Alexis.
« La justice va établir ce qui s’est passé et va dire pourquoi ces hommes étaient aussi armés », a-t-il ajouté.
Cinq Américains, un Serbe, un Russe et un Haïtien ont été arrêtés dimanche soir par la police nationale d’haïti (PNH) dans le centre-ville de Port-au-prince en possession d’un arsenal d’armes automatiques.
Six fusils d’assaut, six pistolets, quantité de cartouches, cinq gilets pare-balles, deux drones professionnels, du matériel de télécommunication, plusieurs plaques d’immatriculation haïtiennes et deux véhicules ont été saisis par la police à cette occasion.
MANIFS MORTELLES
Plusieurs manifestations ont été organisées depuis le 7 février dans les principales villes du pays pour réclamer la démission du président Jovenel Moïse.
Ces contestations ont donné lieu à des affrontements souvent violents. Au moins sept personnes ont perdu la vie depuis le début de la mobilisation, et on rapporte d’importants dégâts matériels.
– Avec l’agence France-presse