Le Journal de Quebec

La jeune Britanniqu­e de L’ÉI perd sa nationalit­é

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LONDRES | (AFP) La famille de Shamima Begum s’est dite « très déçue » hier de la décision du gouverneme­nt britanniqu­e de retirer sa nationalit­é britanniqu­e à la jeune femme qui avait rejoint le groupe djihadiste État islamique en Syrie et souhaite désormais rentrer au Royaume-uni.

« La famille est très déçue de l’intention du ministère de l’intérieur de donner l’ordre de déchoir Shamima de sa nationalit­é », a indiqué son avocat, Tasnime Akunjee, sur Twitter. « Nous examinons toutes les voies légales pour contester cette décision », a-t-il ajouté.

Selon ITV News, le ministère de l’intérieur a adressé une lettre à la mère de Shamima Begum l’informant de la décision du ministre de l’intérieur Sajid Javid de lui retirer sa nationalit­é britanniqu­e. Le courrier souligne aussi la possibilit­é de faire appel.

Interrogé par L’AFP, le Home Office n’a pas réagi dans l’immédiat.

EN SYRIE

Au Royaume-uni, le ministre de l’intérieur a le pouvoir de déchoir un citoyen britanniqu­e de sa nationalit­é s’il estime que la décision relève de « l’intérêt général », et à condition qu’elle ne le rende pas apatride.

Shamima Begum, 19 ans, originaire de l’est londonien, avait rejoint L’ÉI en Syrie en 2015, avec deux adolescent­es fréquentan­t la même école qu’elle.

Elle est actuelleme­nt cantonnée dans un camp de réfugiés du nord-est syrien après avoir fui, à l’instar de centaines de proches de jihadistes de L’EI, les combats dans l’est du pays.

Elle y a donné naissance à son troisième enfant durant le week-end et réclamé de la « compassion » afin de rentrer au Royaume-uni avec son bébé, tout en disant ne pas regretter d’avoir rejoint la Syrie. Ses deux premiers enfants sont décédés de maladie et malnutriti­on.

DILEMME

Le cas de Shamima Begum illustre le dilemme auquel sont confrontés plusieurs gouverneme­nts européens, entre interdire le retour de leurs ressortiss­ants djihadiste­s pour des questions de sécurité, ou leur permettre de revenir pour les traduire en justice.

La patronne de Scotland Yard, Cressida Dick, a indiqué hier que la jeune femme pourrait être arrêtée, interrogée et faire l’objet d’une enquête si elle revenait.

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