Le Journal de Quebec

LOUISE DESCHÂTELE­TS

- louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Comment réfréner l’envie de ma fille d’avoir un enfant ?

Mon mari (55 ans) et moi, avons eu une fille alors que j’avais plus de 40 ans. Il avait deux enfants d’un premier mariage qui sont aujourd’hui en couple avec enfants. Deux couples tout ce qu’il y a de plus normal qui font le bonheur de leurs parents (mon mari et son ex) ainsi que de moi-même, alors que notre fille, la plus jeune, nous cause des ennuis.

Imaginez-vous qu’elle veut avoir un bébé avec le petit ami qu’elle s’est fait au collège à 15 ans et avec qui elle est toujours en couple. Elle nous a annoncé ça le jour de son 18e anniversai­re et n’en a plus démordu depuis. Comment une fille intelligen­te comme elle peut penser, alors que la vie est si longue, qu’elle va passer sa vie avec un garçon qu’elle a connu à l’adolescenc­e quand elle était en phase dépressive ? Oui, il l’a aidée à traverser sa crise, mais c’est impossible qu’il soit encore avec elle dans 20 ans.

Toute la famille l’a mise en garde contre un geste impulsif qui risque de la suivre trop longtemps, mais elle refuse de nous entendre. Elle l’aime et ne voudrait pour rien au monde « rater la chance d’avoir un enfant avec lui ». On a contacté les parents du garçon qu’on connaît quand même depuis quelques années. Comme on n’est malheureus­ement pas sur la même longueur d’onde, il est impossible de leur faire entendre raison. Dans leur esprit libre, si ces deux jeunes s’aiment, on ne peut rien faire.

On ne sait plus à quel saint se vouer mon mari et moi ni quoi faire pour renverser la vapeur. Comment se fait-il que notre fille si intelligen­te ne voit pas le drame que sera sa vie ensuite ? En plus, ils n’ont même pas fini leurs études l’un et l’autre. Ça ne dérange pas la famille du garçon puisqu’il travaille pour payer ses cours et que pour eux, avoir un bébé aussi jeune est un plus. Mais pour nous, ça constitue un tel déni de tous les principes qu’on a inculqués à notre fille qu’on ne sait plus quoi lui dire.

Des parents très inquiets

Même si c’est difficile à accepter, il n’y a plus rien à dire puisque vous avez exprimé tout ce qu’il était possible dans les circonstan­ces. C’est une adulte et c’est sa vie à elle. Pas la vôtre. Le but d’élever un enfant est d’en faire un adulte autonome. Elle fera certaineme­nt des erreurs mais elles lui serviront pour grandir. Toute tentative pour un parent d’imposer son avis à son enfant est une entreprise souvent risquée et toujours inutile.

Quand l’ego passe pu dans porte

Ma blonde est entrée dans une phase si désagréabl­e depuis les six derniers mois que je songe sérieuseme­nt à partir avec nos deux enfants pour ne plus l’entendre se plaindre de tout et de tout le monde. C’est comme si elle n’avait plus de soupape pour évacuer la pression qu’elle vit comme enseignant­e au primaire.

Je comprends qu’elle n’en puisse plus des élèves à problèmes à qui elle enseigne, mais ce n’est pas de ma faute ni celle de nos enfants. Surtout que je fais mon possible à la maison et que moi aussi j’ai mes problèmes au travail. Mais de ça, elle n’en parle jamais. Comme si ce qui m’arrive à moi était normal, et ce qui lui arrive à elle, pas normal. Dans une vie de famille, aucun des parents ne devrait avoir préséance sur l’autre il me semble ?

Un gars qui tient à sa femme

Même si votre signature vous rend sympathiqu­e à mes yeux, je sens que vous avez oublié l’énormité du stress vécu en milieu scolaire. Mais ça ne devrait pas vous retenir de faire avec elle le point sur la limite de votre patience et l’obligation qu’elle a d’apprendre à laisser sa vie profession­nelle à l’école.

Penséedujo­ur Les revers de fortune servent à tester la sincérité des amis. – Cicéron

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