Le projet de tramway pourrait être retardé
Le financement de 3 G$ doit confirmé rapidement par les gouvernements
La Ville de Québec risque de frapper un mur avec l’échéancier qu’elle s’est elle-même donné pour son projet de transport collectif. Si Ottawa et Québec ne s’entendent pas rapidement sur le financement, la livraison du projet en 2026 pourrait être retardée.
Le maire Régis Labeaume a soumis un échéancier très serré ( voir le tableau) au ministre des Finances Éric Girard en privé, à la mi-janvier, lors des consultations prébudgétaires.
Plusieurs étapes, comme un BAPE et l’adoption d’un projet de loi (pour modifier notamment la Loi sur l’assurance automobile et donner tous les pouvoirs à la Ville pour les expropriations requises), doivent être franchies avant l’été afin d’éviter tout retard, insiste-t-on dans un document de 42 pages préparé par la Ville de Québec. L’inquiétude est manifeste.
« Pour commencer les travaux de construction d’ici 2022, il est nécessaire d’obtenir une autorisation gouvernementale du projet au printemps 2019 », lit-on dans le mémoire de la Ville qui a été diffusé en ligne par le ministère des Finances, une pratique inédite. Les rencontres prébudgétaires se déroulent habituellement dans le plus grand secret.
ENGAGEMENT EXIGÉ
Pour aller de l’avant avec divers travaux préparatoires, et pour entamer le processus d’expropriations « à l’été ou à l’automne », l’administration Labeaume veut avoir les coudées franches le plus vite possible et réclame un engagement formel, inscrit dans le prochain budget du Québec. La décision du fédéral suivrait, idéalement, au printemps.
En entrevue, le vice-président du comité exécutif de la Ville et président du RTC, Rémy Normand, a admis pour la première fois que l’absence d’un engagement à très court terme pourrait compromettre la date de livraison du projet.
Rappelons que la mise en service com- plète du réseau de tramway et trambus a été annoncée, à l’origine, pour l’automne 2026.
« Si on veut vraiment avancer, on a besoin d’avoir dès maintenant une garantie, une assurance, un engagement que le 3 G$ sera au rendez-vous. Si on n’a pas ça, ça va induire toutes sortes de délais dans le processus et ça va mettre l’échéance qu’on s’est donnée à risque. »
BRAS DE FER FÉDÉRAL-PROVINCIAL
Les négociations entre Ottawa et Québec semblent ardues sur le partage de l’enveloppe fédérale de 5,2 G$ dédiée à l’ensemble des projets de transport collectif en sol québécois. La Ville de Québec, qui est en compétition avec Montréal, espère obtenir sa part du gâteau, soit 1,2 G$.
« On ne veut pas se retrouver au milieu d’un débat fédéral provincial dont on pourrait faire les frais éventuellement. On voudrait éviter de se retrouver dans cette guerre-là et pour ça on voudrait avoir un engagement le plus tôt possible. »
–Aveclacollaborationdestéphaniemartin