Démagogie 101
On a beaucoup analysé – et avec raison – la gestion étonnamment erratique de l’« affaire » Snc-lavalin par Justin Trudeau et ses proches conseillers. On a cependant peu parlé des nombreuses déclarations démagogiques lancées aux libéraux par les conservateurs et les néo-démocrates.
On a beau être en année électorale, l’ultra partisanerie des deux partis d’opposition dans ce dossier n’en est pas moins ahurissante. Que ce soit au comité de la Justice, à la période de questions ou en points de presse, les troupes du chef conservateur Andrew Scheer et du chef du NPD, Jagmeet Singh, en beurrent très épais.
EXAGÉRÉ
Leur vocabulaire est carrément sensationnaliste : « corruption », « scandale », « chaos », « racisme », « sexisme », « camouflage », « copinage », « pots-de-vin », « allégations explosives », « sinistre », « justice parallèle » pour Snc-lavalin, etc.
Bref, selon le récit conservateur et néo-démocrate, Justin Trudeau est un premier ministre corrompu qui tente de protéger une compagnie québécoise corrompue et généreuse pour les coffres du Parti libéral du Canada.
Le tout présente aussi l’ex-ministre de la Justice, Jody Wilson-raybould, comme la seule détentrice des « clés de l’énigme » et la victime expiatoire de la « vengeance » de Justin Trudeau parce qu’elle lui a tenu tête, mais surtout, parce qu’elle est une femme et une Autochtone.
RAPPROCHEMENT ?
Ne dit-on pas que tout ce qui est excessif est insignifiant ? De fait, seul le Bloc québécois, inquiet pour les milliers d’emplois mis en danger si SNC-LAVAlin subissait un procès criminel, s’est refusé à patauger dans les mêmes eaux boueuses.
Or, dans cette histoire aux rebondissements multiples, un début de climat de rapprochement entre M. Trudeau et Mme Wilson-raybould se fait sentir. Les libéraux ont accepté de la rencontrer. Elle témoignera aussi au comité de la Justice.
Si jamais elle finissait par se réconcilier avec sa famille politique – pour le moment, c’est encore un gros « si » –, à quel aspect de ce « scandale » supposément scabreux les conservateurs et les néo-démocrates s’accrocheraient-ils alors ? À suivre…