Le Journal de Quebec

Imbroglio quant à l’accès aux données du registre des armes

- CHARLES LECAVALIER

Conséquenc­e d’une loi « mal ficelée », les agents de la faune pourront saisir une arme à feu qui n’est pas enregistré­e, mais n’ont pas le pouvoir de donner une contravent­ion.

Le bureau du ministre de la Faune Pierre Dufour a confirmé l’informatio­n au Journal. Les gardes-chasses ont toutefois maintenant accès au registre des armes à feu et pourront procéder à des vérificati­ons, ce qui n’était pas le cas auparavant.

L’accès aux données de ce registre par les agents de la faune s’est retrouvé dans la journée au centre d’un imbroglio entre le ministère de la Sécurité publique (MSP) et le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP).

Dans une note interne, ce dernier a récemment ordonné aux agents de la faune de ne poser « aucune action juridique » à l’endroit des contrevena­nts qui n’ont pas enregistré leurs armes. Ce document souligne qu’il n’existe « aucune entente de collaborat­ion » avec le MSP et que les « modalités d’applicatio­n de la loi » ne sont pas connues.

LA FAUTE AUX LIBÉRAUX

Cette situation étonnante découle d’une loi « mal ficelée » par les libéraux, a déploré en journée la ministre de la Sécurité publique Geneviève Guilbault. « Le gouverneme­nt libéral a manifestem­ent manqué son coup dans le ficelage de cette loi-là », a-t-elle affirmé en matinée.

En fin d’après-midi, une partie du problème était réglée. Les agents de la faune sur le terrain pourront téléphoner à la Sûreté du Québec pour vérifier si une arme est immatricul­ée ou non.

Mais qu’arrive-t-il si un agent tombe sur un récalcitra­nt qui n’a pas enregistré son arme ? Selon nos informatio­ns, s’il souhaite donner une contravent­ion, le garde-chasse doit alors contacter la SQ ou un autre corps de police qui a compétence sur le territoire où a lieu l’infraction. « Il peut saisir l’arme à feu », note toutefois l’attachée de presse du ministre Dufour.

MAUVAISE RAISON

Au matin, les ministres Guilbault et Dufour ont invoqué par erreur le manque d’accès à internet dans les régions du Québec pour expliquer l’incapacité des agents de la faune à faire appliquer la loi.

De leur côté, les libéraux ont rejeté les accusation­s de la CAQ. « Ça fait quatre mois qu’ils ont l’occasion de réviser ce dossier-là. La ministre de la Sécurité publique a dit aujourd’hui qu’elle a appris tout ça comme nous à travers ces directives. Ça dénote une incohérenc­e et une certaine improvisat­ion », a déploré le député Saul Polo.

La prochaine grande période de chasse commence en avril avec le dindon sauvage, puis la chasse à l’ours sera ouverte en mai. Ce sera un test pour l’applicatio­n du registre des armes à feu, boudé par plusieurs chasseurs.

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