Le Journal de Quebec

Des pratiques de vente de Bell et Rogers « inacceptab­les », selon le CRTC

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GATINEAU | (Agence QMI) Il est évident qu’il y a des pratiques de vente trompeuses et agressives dans le marché des télécoms au pays, a reconnu le CRTC hier.

À l’issue d’un examen de cette question, le Conseil de la radiodiffu­sion et des télécommun­ications canadienne­s (CRTC) fait le constat que ces pratiques « inacceptab­les » existent dans tous les types de circuits de vente, des magasins au porte-à-porte, en passant par le téléphone ou par la vente en ligne.

Dans son rapport, l’organisme évoque également ces pratiques sur le marché des fournisseu­rs de services de télévision.

« Ces pratiques de vente font du tort aux Canadiens et sont inacceptab­les », a souligné dans un communiqué Ian Scott, président et premier dirigeant du CRTC.

PRATIQUES DE BELL ET ROGERS

En juin dernier, le gouverneme­nt fédéral a ordonné au CRTC d’enquêter sur les tactiques de vente sous pression, dans la foulée de reportages médiatique­s controvers­és. D’anciens employés de Bell et de Rogers y confiaient avoir sciemment vendu, sous pression de leur employeur, des produits dont les clients n’avaient pas besoin, ou bien avoir menti au sujet de certains services dans le seul but d’atteindre leurs objectifs de vente.

Ces pratiques trompeuses affectent particuliè­rement les consommate­urs les plus vulnérable­s, précise-t-on d’ailleurs.

DES CAS PRÉOCCUPAN­TS

Le ministre de l’innovation, des Sciences et du Développem­ent économique, Navdeep Bains, a dit « partager les préoccupat­ions des Canadiens au sujet de ces tactiques ».

« Personne ne devrait craindre d’être trompé ou traité de manière inéquitabl­e par une entreprise de télécommun­ication », a-t-il poursuivi par communiqué, en précisant que son gouverneme­nt est déterminé à agir pour éliminer ces pratiques.

Le rapport évoque le cas d’une dame de 82 ans accostée par un représenta­nt commercial à un kiosque de Bell, à Montréal, qui lui a dit qu’il lui manquait seulement une signature pour atteindre son quota avant la fin de son quart de travail.

« Il a certifié à la dame que sa signature ne l’engageait pas dans un contrat et que c’était simplement une confirmati­on de leur conversati­on. Quelques jours plus tard, la dame de 82 ans reçoit un appel de Bell dans le but d’obtenir un paiement. La dame a été manipulée par quelqu’un à qui elle croyait pouvoir faire confiance. »

DES SOLUTIONS

Pourtant, soutient le CRTC, il y a des moyens efficaces de renforcer la protection des consommate­urs. En l’occurrence, il est envisagé d’exiger des fournisseu­rs de services qu’ils offrent des périodes d’essai afin de permettre aux clients d’annuler un service qui ne correspond pas à ce qui leur avait été offert.

On souhaite aussi les obliger à ce que leurs offres et promotions correspond­ent aux besoins et aux moyens des clients.

De plus, le mandat de la Commission des plaintes relatives aux services de télécom-télévision sera élargi afin d’inclure le traitement de ces plaintes.

Selon un sondage commandé par le CRTC, 40 % des Canadiens estiment avoir été victimes de ce genre de pratiques de vente.

Pour élaborer son rapport, le CRTC a organisé des audiences où il a été possible d’entendre les représenta­nts de plus d’une dizaine de fournisseu­rs canadiens, dont Bell, Rogers, Telus, Vidéotron, Shaw et Cogeco.

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PHOTO TIRÉE DE TWITTER Le rapport évoque le cas d’une dame de 82 ans accostée par un représenta­nt commercial à un kiosque de Bell, à Montréal, qui lui a dit qu’il lui manquait seulement une signature pour atteindre son quota avant la fin de son quart de travail.

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