Rajeuni, mais pas dénaturé
L’album Coucou Passe-partout reprend 23 chansons
La première génération de poussinots et poussinettes peut respirer librement. Si l’on se fie au nouvel album de Passe-partout, le remake de l’émission-culte pour enfants demeurera très fidèle à l’original.
Intitulé Coucou Passe-partout, l’opus, qui sortira la semaine prochaine, regroupe 23 reprises des célèbres mélodies composées au milieu des années 1970 par Pierre F. Brault. On parle de vers d’oreille tellement redoutables qu’ils vous suivront jusque dans l’allée des surgelés au supermarché. C’est du moins ce qu’on constate après avoir écouté le disque, qui réunit les voix des nouveaux interprètes de Passe-partout (Élodie Grenier), Passe-carreau (Gabrielle Fontaine), Passe-montagne (Jean-françois Pronovost), Cannelle (Rosemarie Houde) et Pruneau (Julie Beauchemin).
Sans posséder des cordes vocales à tout casser, ces derniers s’en tirent bien. L’enthousiasme avec lequel ils reprennent les paroles de Michèle Poirier, Bernard Tanguay et Ronald Prégent est contagieux. Vous essaierez de réprimer un sourire en entendant Parle, parle… on va t’écouter, Les beaux légumes ou encore Les poissons. Mission quasi impossible.
De Bedon bedondaine à Brosse, brosse, brosse, en passant par Zig Zag et Toc, toc, toc, les pièces emblématiques de l’émission n’ont pas subi de traitement-choc, mais plutôt une cure de jeunesse, grâce aux arrangements dépoussiérés avec doigté – et respect – par John Von Aichinger, Sari Dajani et Rudy Toussaint. « Je voulais garder l’esprit original, confie le réalisateur du disque, John Von Aichinger. Je n’avais pas envie de trop trafiquer ce qui existait déjà. Je voulais seulement l’actualiser. Les arrangements originaux étaient très baroques. C’était l’époque de Beau Dommage et d’harmonium. »
PARCE QU’ON EST EN 2019
Les fans avertis remarqueront que Berceuse créole n’est plus chantée par feu Doualé (une marionnette évincée des nouveaux épisodes), mais par Fardoche, campé par Widemir Normil. Et 2019 oblige, c’est maintenant Pruneau, et non plus Cannelle, qui craint les araignées dans Des fois, j’ai peur. Les producteurs du nouveau Passe-partout voulaient éviter de renforcer toute forme de stéréotype, nous indique John Von Aichinger.