Dans la continuité
Alexandre Barrette présente Semi-croquant
Corrosif, Alexandre Barrette ? Pas vraiment. Même s’il affirmait être plus baveux dans Semicroquant, son troisième spectacle, on doit dire que c’est semi-réussi. Difficile pour lui de s’éloigner de son image de bon gars et de son côté immature.
L’humoriste de 37 ans présentait hier soir son nouveau one-man-show, à la Salle Albert-rousseau, dans sa ville natale.
Avec un tel titre, on se demandait vraiment de quoi il pouvait en retourner, et on a eu de la difficulté à saisir l’essence de la proposition. Son spectacle n’a pas tellement de fil conducteur, si ce n’est qu’un ramassis d’observations puisées dans sa vie, dans la continuité de ses deux premiers spectacles.
Homme doux, se disant incapable de la moindre violence, taquin et profondément attachant, Alexandre Barrette est fidèle à lui-même en usant d’un humour plutôt gentil.
Jouant plus de prudence que d’audace, Barrette est toutefois passé maître dans l’art de raconter et de frapper là où ça compte. Son spectacle est visiblement bien rodé et son talent d’improvisateur mis à profit.
Son premier numéro concerne tous les métiers qu’il ne ferait pas, comme celui de psychiatre, et d’autres qui le tenteraient plus qu’être humoriste. Puis, il a servi quelques observations originales sur la langue française.
Alexandre Barrette s’inspire encore de sa famille, son frère, sa soeur et ses parents, même s’il leur a promis qu’il ne parlerait pas d’eux dans ce spectacle-ci. Il taquine notamment son père sur sa conduite.
« Entrer sur l’autoroute à 72 ans, on dirait un surfeur qui attend la bonne vague », a-t-il blagué.
Sa boutade contre certains sports a fait mouche. Il s’insurge contre les sports violents, mais aussi contre les sports trop « dull » comme le baseball et se questionne comment l’escrime a été inventée… avant d’imaginer un combat entre Georges St-pierre et Messmer.
PLUTÔT GENTIL
Cela dit, même les flèches que décoche Barrette envers ses collègues sont plutôt gentilles. Les gags plus croustillants surviennent après une bonne heure de spectacle, alors que l’humoriste s’étale sur sa vie sexuelle et ses fantasmes.
« Je deviens méchant quand je pense à Richard Martineau », affirme-t-il. Méchant à quel point ? En s’immisçant dans sa chambre à coucher pour changer les signets de pages dans ses livres.