Le Journal de Quebec

LOUISE DESCHÂTELE­TS

- louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Faut-il équilibrer l’amour à donner à ses enfants ?

Notre aînée est décédée il y a un an d’un cancer fulgurant. Elle a laissé un veuf et trois enfants en bas âge. Heureuseme­nt, notre gendre est un garçon équilibré avec de bonnes valeurs. Nos deux autres enfants, un gars et une fille, sont aussi parents d’un enfant chacun. Depuis le décès de sa soeur, les choses se sont gâtées avec notre cadette. Il semble que notre attitude la porte à penser que nous les considéron­s, elle et sa famille, comme de la parenté négligeabl­e. Tout ce qu’on fait pour notre gendre et ses enfants semble leur porter ombrage. Elle est convaincue que nous les aimons beaucoup moins et elle trouve ça humiliant.

Nous en avons discuté avec notre fils et sa femme, qui eux, ne voient pas les choses du même oeil. Ils comprennen­t le besoin qu’on a de soutenir notre gendre dans ce passage très difficile. Mais nous sommes quand même inquiets pour la suite des choses puisqu’au temps des Fêtes cette année, notre fille a refusé d’assister au repas familial traditionn­el du jour de Noël. Elle, son mari et leur fils ne sont venus que le lendemain en coup de vent pour récupérer leurs cadeaux et prendre un café avec nous.

Mon mari me rassure en disant que c’est une question de temps, qu’elle va finir par se rendre compte que ce n’est qu’une vue de son esprit et que notre amour s’est toujours partagé également entre nos trois enfants et leurs familles. Mais comme c’est moi qui dois toujours parlemente­r avec elle sur internet ou au téléphone, je me rends bien compte que sa frustratio­n ne diminue pas et que sa jalousie est en train de ruiner la paix familiale. On ne peut quand même pas cesser de voir notre gendre et nos petits-enfants pour lui faire plaisir ? Mamie bien peinée

Si en votre âme et conscience vous avez maintenu un lien relationne­l équilibré avec vos deux autres enfants et leurs familles, malgré l’accent que vous mettez dans le soutien à cette troisième famille touchée par le deuil, il n’y a pas de quoi vous torturer à ce point. Je ne sais pas comment était votre fille avant le décès de sa soeur, mais il serait bon d’y jeter un regard rétrospect­if pour comprendre les raisons de son attitude actuelle. À l’avenir, au lieu de prendre ombrage de ses excès d’humeur, attardez-vous plutôt à multiplier les gestes de bienveilla­nce à son endroit et celui de sa famille. Ça risque d’être plus efficace pour leur prouver l’affection que vous leur portez.

Le droit de pleurer un animal de compagnie

Je viens de la campagne et j’ai été élevé avec la notion qu’entre un animal et un humain, il y avait une différence assez grande pour ne pas les mettre sur un pied d’égalité. Mais il semble que je sois ingrat de penser ainsi. Alors je vous écris pour vous demander ce que vous pensez de mes beaux-parents qui viennent de faire euthanasie­r leur chien âgé de 16 ans et qui le pleurent depuis un mois.

On ne peut pas faire allusion devant eux à ce chien sans les voir se remettre à pleurer à chaudes larmes. J’ai osé dire à ma femme que je trouvais ça ridicule et je me suis fait remettre à ma place sèchement. Est-ce moi qui suis dans le champ ou eux ? Un gars

Vous touchez ici à une question d’éducation. À une certaine époque en milieu rural où la vie était souvent difficile, on n’accordait aux animaux qu’une valeur secondaire. De nos jours, même en milieu rural, l’évolution des pensées nous a amenés à découvrir que les animaux ont une âme et une sensibilit­é. Il est normal qu’après avoir partagé 16 ans de vie avec un chien, on y soit attaché comme à un être humain.

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