Le Journal de Quebec

Mort d’un bébé impliquant une sage-femme

Le Bureau du coroner a ouvert une enquête

- DIANE TREMBLAY

Le Bureau du coroner a ouvert une enquête concernant la mort tragique d’un bébé survenue le 11 juillet dernier à l’hôpital de Saint-georges, au cours d’un accoucheme­nt qui a mal tourné et qui implique une sage-femme.

« Il y a une coroner au dossier qui a été assignée et qui a déjà commencé son investigat­ion », a confirmé Dominique D’ANjou, responsabl­e des communicat­ions au Bureau du coroner.

Selon Mme D’anjou, l’enquête permettra d’élucider les circonstan­ces et la nature du décès de la petite Ollie Doyon.

Sur sa page Facebook, la mère, Marie-ève Drouin, a rendu hommage à son poupon.

« Avec son sourire moqueur, elle m’a montré qu’elle connaissai­t déjà l’amour de sa famille, de sa meute... de la vie sur terre... Sa lumière est passée dans mon coeur, dans mon corps, dans mon âme […] Sache que tu laisses derrière toi une force, un courage que ni ta mère, ni ton père, ni tes proches n’auraient su posséder. »

PAS DE PLAINTE OFFICIELLE

Pour l’instant, aucune plainte officielle n’a été déposée auprès de l’ordre des sages-femmes du Québec (OSFQ) qui regroupe 230 membres.

« C’est la syndique de L’OSFQ qui devra faire enquête en cas de dépôt de plainte. Toutefois, son enquête demeure strictemen­t confidenti­elle jusqu’au dépôt de plainte devant le conseil de discipline. Nous ne pouvons donc pas commenter la situation », a réagi par courriel le porte-parole de l’ordre, Pierre Tessier.

L’enquête du coroner permettra entre autres de déterminer si le transfert de la mère vers l’hôpital a été occasionné par des complicati­ons.

Selon l’avocat Marc Boulanger, spécialisé dans la défense des victimes d’erreurs médicales, les cas de poursuites pour des accoucheme­nts qui ont mal tourné impliquant des sages-femmes ne sont pas si nombreux au Québec.

« Un médecin de famille ne peut pas faire de césarienne. Ça prend un obstétrici­en. Déjà là, donc, imaginez une sage-femme qui a ses limites. C’est un rapport entre le risque que tu prends et les bénéfices que tu attends de cette démarche. Il y a une clientèle qui est réfractair­e à la médecine traditionn­elle », a affirmé Me Boulanger.

RÉACTIONS

« C’est une profession qui est toujours en démonstrat­ion de son utilité et de sa compétence et qui est poussée par un “agenda” politique. Ça serait très facile pour l’état de dire qu’il n’est pas question d’avoir de sagesfemme­s ici. On a des hôpitaux. On a des obstétrici­ens et des médecins de famille. On n’a pas besoin de ça, mais ce n’est pas la décision qui a été prise », a-t-il ajouté.

Les accoucheme­nts assistés d’une sagefemme connaissen­t un élan de popularité au Québec. Entre 2004 et 2016, le nombre d’accoucheme­nts assistés d’une sagefemme est passé de 44 à 511, selon l’institut de la statistiqu­e du Québec.

De son côté, la famille n’a pas voulu commenter. Une cérémonie des anges sera célébrée le lundi 19 août à 15 h, à la chapelle du Parc commémorat­if Chaudière-appalaches, à Saint-georges.

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