Des religieux impuissants face à la tâche
QUÉBEC | En première ligne des gardiens du patrimoine religieux viennent les diocèses et les fabriques, qui sont cependant à bout de souffle, tant du point de vue financier que des ressources humaines.
Plusieurs pointent du doigt les autorités religieuses pour les nombreuses fermetures d’églises. Certains intervenants comme le maire de Matane, Jérôme Landry, qui tente de trouver une vocation à l’église Saint-jérôme, fermée et inventoriée B pour exceptionnelle, dénonce l’approche « cavalière » du diocèse de Rimouski.
« La discussion est difficile. Ça se fait par lettres interposées », critique M. Landry.
John Porter, auteur d’une étude sur l’avenir des églises de Québec, estime lui aussi que les diocèses « ne peuvent pas s’en laver les mains ».
« Les diocèses sont conscients du problème, mais le problème est considérable compte tenu des moyens dont ils disposent », nuance-t-il.
Un argument qui rejoint l’abbé de Québec, René Tessier: « On nous fait plein de reproches, mais on a envie de dire qu’il n’y a personne pour payer », lâche-t-il.
Le responsable du patrimoine religieux de ce même diocèse, Rémy Gagnon, avoue qu’il y a des enjeux financiers importants.
MORATOIRE À MONTRÉAL
Au diocèse de Montréal, 57 églises ont été vendues entre 1995 et 2014. Or, un moratoire sur la vente d’églises a été décrété depuis ce temps afin de « consolider les actions » des fabriques.
« On essaye de trouver des solutions qui permettent aux paroisses d’avoir des moyens financiers et de travailler. Ça enlève une pression », fait valoir Caroline Tanguay, du diocèse de Montréal.
Reste que des églises sont présentement inoccupées, comme Saint-bernardin-de-sienne dont le presbytère, puis l’église elle-même trois semaines plus tard, ont été la proie des flammes cet hiver, causant d’importants dégâts ( voir texte ci-contre en page 30).