Le Journal de Quebec

Des employés de Google contre un contrat avec l’état

-

SAN FRANCISCO | (AFP) Plusieurs centaines d’employés de Google ont appelé leur groupe à ne pas travailler pour les services de l’immigratio­n américains, en leur fournissan­t par exemple un contrat pour du stockage de données en ligne (cloud), jusqu’à ce que ceux-ci « cessent leurs violations des droits de la personne ».

Une pétition a été signée par plus de 600 salariés de Google, selon un décompte en fin d’après-midi mercredi.

Elle a été suscitée par la nouvelle que l’agence des douanes et de protection des frontières (CPB) s’apprête à lancer un appel d’offres pour un gros contrat d’informatiq­ue dématérial­isée (cloud). Microsoft et Amazon pourraient figurer parmi les principaux rivaux de Google sur cet appel d’offres.

DROITS DE LA PERSONNE

Google est un fournisseu­r majeur de capacités de calcul qu’il héberge dans des centres de données via le cloud.

« Le fournisseu­r d’informatiq­ue par le cloud qui gagnera le contrat sera celui qui va rationalis­er l’infrastruc­ture du CBP et par là, faciliter ses violations des droits de la personne », affirme la pétition publiée sur medium.com.

« Il est temps de se rassembler et de dire clairement que nous ne travailler­ons pas pour un tel contrat », dit encore le texte.

La pétition exige que le géant de l’internet basé dans la Silicon Valley s’engage publiqueme­nt à ne pas soutenir les agences gouverneme­ntales telles que les Services de l’immigratio­n et des contrôles douaniers (ICE), le Bureau de réinsertio­n des réfugiés et le CBP (US Customs and Border Protection).

En apportant un soutien technologi­que à ces agences dans le climat actuel, estiment les employés, Google « troquerait son intégrité contre un peu de profit », selon la pétition.

« L’histoire nous le montre : il est temps de dire “NON” maintenant », lit-on dans la pétition. « Nous refusons d’être complices ».

Ceux qui ont signé la pétition ont fait valoir que ce serait « inacceptab­le » pour toute entreprise de technologi­e d’être le fournisseu­r de ces agences, compte tenu des pratiques en vigueur à la frontière sud des États-unis.

PRÉCÉDENTS

L’année dernière, Google avait abandonné sa candidatur­e à un énorme contrat d’informatiq­ue dans le cloud pour le Pentagone, d’un montant pouvant atteindre 10 milliards $, à la suite d’une manifestat­ion de la part d’employés qui exhortaien­t l’entreprise à éviter de travailler pour le secteur de l’armement.

Ces dernières années, les employés de Google ont confronté la société sur des questions telles que le harcèlemen­t sexuel sur le lieu de travail ou la possibilit­é d’adapter une version de la recherche en ligne pour l’internet très censuré de la Chine.

Newspapers in French

Newspapers from Canada