Le Journal de Quebec

940 % d’augmentati­on pour les grands PDG

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WASHINGTON | (AFP) La rémunérati­on des patrons des 350 plus grandes entreprise­s des États-unis a bondi de 940 % entre 1978 et l’année dernière quand celle d’un employé moyen n’a avancé que de 12 % et que la Bourse elle-même n’a augmenté « que » de 700 % sur la même période, selon l’enquête d’un institut d’études.

En 2018, la rémunérati­on d’un grand patron était 221 fois supérieure à celle d’un employé moyen, marquant un écart de plus en plus important au fil des ans, selon cette étude annuelle de l’economic Policy Institute (EPI), qui conclut que cette hausse des rémunérati­ons au sommet a été le moteur de la croissance des inégalités aux États-unis.

58 FOIS PLUS QU’UN EMPLOYÉ MOYEN

Des chiffres qui sont certains d’alimenter le débat politique avant les élections de novembre 2020, y compris dans le camp démocrate où les tenants de l’aile gauche du parti s’affrontent durement avec les centristes.

L’institut, plutôt marqué à gauche, rappelle qu’en 1989, un PDG était payé 58 fois plus qu’un employé moyen et seulement 20 fois plus en 1965.

« Cette escalade de la rétributio­n des PDG a nourri le gonflement des revenus des 1 % les plus riches, laissant moins de fruits de la croissance aux travailleu­rs ordinaires et creusant le fossé entre les très riches et les 90 % qui sont au bas de l’échelle », déplorent les auteurs de l’étude, Lawrence Mishel et Julia Wolfe. En 2018, ces grands patrons ont en moyenne touché 14 millions $ annuelleme­nt.

OPTIONS D’ACHATS D’ACTIONS

Ces chiffres se comprennen­t en tenant compte des options d’achats d’actions (stock-options) réalisées. Elles représente­nt en général deux tiers de la rémunérati­on d’un dirigeant d’entreprise aux États-unis, selon L’EPI.

Très théoriquem­ent, ces stock-options sont censées inciter les dirigeants à s’investir totalement pour faire grimper le prix de l’action et donc leur rémunérati­on.

Si les compensati­ons financière­s des grands patrons ont tiré vers le haut les salaires des cadres aux rémunérati­ons les plus élevées (+339,2 % entre 1998 et 2017), l’écart de croissance montre toutefois que « la paye des PDG est plus probableme­nt basée sur le pouvoir des dirigeants à fixer leur propre salaire, que sur un marché aux meilleurs talents », souligne L’EPI.

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