Le Journal de Quebec

Les indépendan­ts exclus

Fournier et Ouellette veulent participer à la sélection du patron de L’UPAC

- GENEVIÈVE LAJOIE

Exclus du processus de sélection, les députés indépendan­ts Catherine Fournier et Guy Ouellette veulent avoir leur mot à dire dans le choix du prochain patron de L’UPAC.

« C’est préoccupan­t. Je ne vois pas ce que le gouverneme­nt a à cacher ou à gagner d’exclure les députés indépendan­ts de ce processus-là, c’est vraiment une question d’équité entre les parlementa­ires ! » lance la députée de Marie-victorin, en entrevue avec notre Bureau parlementa­ire.

La ministre Geneviève Guilbault a promis qu’il y aura un nouveau commissair­e à la lutte contre la corruption, en octobre.

Depuis la démission surprise de Robert Lafrenière le jour des élections provincial­es, le poste est vacant et l’intérim est assuré par un commissair­e associé.

Jusqu’ici, le gouverneme­nt du Québec avait toujours eu la mainmise sur la désignatio­n du patron de L’UPAC.

Pour la première fois, la personne qui occupera ce poste hautement stratégiqu­e sera choisie par l’assemblée nationale, par un vote aux deux tiers des élus.

Les députés indépendan­ts ne seront toutefois pas consultés au sujet du candidat retenu par le gouverneme­nt.

Seuls les partis politiques reconnus pourront rencontrer l’aspirant commissair­e et analyser son profil.

LE GOUVERNEME­NT A FAIT SON CHOIX

Selon nos informatio­ns, le gouverneme­nt a déjà fait son choix, qui devrait être transmis à l’opposition aujourd’hui.

Un processus qui prive certains élus de leurs droits, insiste Catherine Fournier, qui souhaite y prendre part.

Guy Ouellette a tenu des propos semblables lors de l’adoption de la loi modernisan­t le mécanisme de sélection et de nomination du commissair­e à la lutte contre la corruption, du directeur de la Sûreté du Québec et du directeur des poursuites criminelle­s et pénales.

« On crée deux classes de citoyens : les citoyens de Chomedey et les citoyens de Marie-victorin ne seront pas correcteme­nt informés des nomination­s que le gouverneme­nt voudra faire […], n’auront pas les mêmes informatio­ns que les 123 autres députés de notre Assemblée », a-t-il déploré.

PAS DE CONSENTEME­NT

Devant l’attitude inflexible de la ministre Guilbault, qui a refusé de modifier son projet de loi pour permettre aux élus sans bannière politique de participer au processus, l’ex-policier a d’ailleurs laissé entendre qu’il pourrait refuser de donner son consenteme­nt à la motion qui sera déposée par le premier ministre pour procéder à la nomination du prochain patron de L’UPAC.

« J’ai toujours eu le courage de mes conviction­s et en partant du moment où le premier ministre et le gouverneme­nt créent deux classes de citoyens et deux classes de députés avec le projet de loi n° 1, je prendrai mes responsabi­lités », a-t-il soutenu.

Guy Ouellette a refusé de nous accorder une entrevue, mais il nous a néanmoins précisé que les propos qu’il a tenus avant l’été sont toujours d’actualité.

Arrêté en octobre 2017 par L’UPAC qui le soupçonnai­t d’avoir transmis des renseignem­ents policiers aux médias, Guy Ouellette n’a jamais été accusé.

Il a intenté depuis une poursuite de 550 000 $ contre la procureure générale du Québec. Le député de Chomedey estime avoir subi une atteinte à sa réputation.

 ?? PHOTO D’ARCHIVES, SIMON CLARK ?? Guy Ouellette, au micro, et Catherine Fournier, à droite, réunis le 9 avril 2019 au Parlement de Québec lors du dépôt du projet de loi 197 contre l’obsolescen­ce programmée par le député indépendan­t.
PHOTO D’ARCHIVES, SIMON CLARK Guy Ouellette, au micro, et Catherine Fournier, à droite, réunis le 9 avril 2019 au Parlement de Québec lors du dépôt du projet de loi 197 contre l’obsolescen­ce programmée par le député indépendan­t.

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