Le Journal de Quebec

Rien pour redonner confiance

Le PLQ se dit déçu du processus de nomination du patron de L’UPAC

- GENEVIÈVE LAJOIE

Mal parti, le processus de sélection du futur patron de L’UPAC ne contribue pas jusqu’ici à rétablir la confiance de la population envers la police, estime le Parti libéral du Québec.

Le choix du gouverneme­nt Legault pour diriger l’escouade chargée de lutter contre la corruption fait des mécontents dans l’opposition.

Frédérick Gaudreau est un policier de carrière, alors que les péquistes et les solidaires réclamaien­t un civil pour redorer le blason de l’organisati­on qui a été malmenée dans les derniers mois.

« De la manière dont c’est parti, on n’est pas en train de redonner confiance à la population », a fait valoir hier le leader parlementa­ire libéral, Marc Tanguay, à l’assemblée nationale.

L’opposition officielle, qui déplore que le nom de l’aspirant commissair­e ait été rendu public, attendra de le rencontrer avant de décider d’appuyer ou non sa candidatur­e.

Un appui dont a bien besoin le gouverneme­nt Legault, qui doit avoir le soutien d’au moins un parti d’opposition pour entériner la nomination de Gaudreau à la tête de L’UPAC.

PAS DE « JOUTE POLITIQUE »

Geneviève Guilbault a d’ailleurs jugé bon hier de lancer un appel à la collaborat­ion. La ministre de la Sécurité publique a demandé à l’opposition d’éviter de politiser ce dossier, qui est on ne peut plus délicat.

« Je m’attends à ce que tout le monde évite de tomber dans une joute politique, à ce que tout le monde s’élève au-dessus de la partisaner­ie, et ce, dans l’intérêt supérieur de L’UPAC, dans l’intérêt supérieur de la confiance du public à l’endroit de L’UPAC », a-t-elle déclaré à l’entrée de la réunion quotidienn­e des élus caquistes.

PAS DE SECONDE CANDIDATUR­E

La ministre refuse toutefois de soumettre une seconde candidatur­e aux autres partis, comme le réclament les solidaires.

Selon le député Alexandre Leduc, un choix entre deux aspirants commissair­es permettrai­t de prendre une véritable décision éclairée. « On est proche du rubber stamping, c’est oui ou non », a-t-il déploré.

Le député solidaire d’hochelaga-maisonneuv­e a réitéré sa préférence pour un candidat qui n’est pas issu du milieu policier.

« On n’est pas contents du choix qui nous est déposé, mais on n’en faisait pas une condition sine qua non, donc la porte est ouverte, on va devoir être convaincus, et mettons que la pente est abrupte », a insisté M. Leduc.

Depuis 2017, le Parti québécois demande à ce que le poste de commissair­e à L’UPAC soit occupé par un civil. « Il n’y a pas de surprise, nos intentions sont claires », a soutenu le chef intérimair­e Pascal Bérubé.

Ce dernier ne rejette pas d’emblée la candidatur­e de Frédérick Gaudreau. « Ça se peut qu’on soit en faveur, mais il faudrait qu’on nous prouve qu’aucun civil au Québec n’est capable de faire le travail », a-t-il insisté.

« LE PROCESSUS DE NOMINATION DU COMMISSAIR­E DE L’UPAC, CE N’EST PAS UNE JOUTE POLITIQUE, C’EST UN PROCESSUS RIGOUREUX QU’ON A ADOPTÉ TOUS ENSEMBLE À L’UNANIMITÉ À L’ASSEMBLÉE NATIONALE, UN PROCESSUS QUI SE VEUT NON PARTISAN. » — Geneviève Guilbault, ministre de la Sécurité publique

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PHOTO SIMON CLARK La ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, s’est exprimée hier à l’entrée du caucus de la CAQ, au Parlement.

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