Psycho / Le courrier
Réaction d’un père encouragé par ma réponse
Je vous avais écrit à propos de nos préoccupations, à ma femme et moi, sur la rédaction de mon testament. Je vous avais mentionné notre envie de déshériter deux de nos quatre filles qui ne nous visitaient presque plus depuis quelques années. Ceci allant, selon nous, en contradiction avec le fait qu’elles étaient nos deux enfants les plus scolarisées, donc celles à qui on avait donné le plus.
Je vous remercie pour vos précieux conseils. Par contre, je souhaiterais répliquer aux propos de certains de vos lecteurs et lectrices qui m’ont jugé, qui ont contesté la conclusion à laquelle on en arrivait, ma femme et moi, leur donner des renseignements additionnels ainsi que leur faire part de mes démarches depuis lors.
Par un heureux hasard, depuis le moment où je vous ai écrit, mes deux filles les plus scolarisées nous ont invités à une fête de famille sans leurs deux autres soeurs. Nous y avons été accueillis chaleureusement par tous, incluant nos petits-enfants, et depuis, la situation se rétablit graduellement.
On nous a fait part du fait que nos enfants forment deux clans, et que vu la teneur de nos invitations d’autrefois, à savoir que nous insistions toujours pour les voir toutes les quatre ensemble en forçant les réunions de famille, comme nos parents le faisaient autrefois, ces deux-là avaient décidé de s’abstenir. Nous avons donc décidé de nous mêler de nos affaires et de les laisser s’arranger entre elles pour régler leurs différends.
Après consultation avec notre notaire et notre conseiller funéraire, nous avons apporté certains changements d’importance pour éviter les chicanes et les frais d’avocat. Le partage est demeuré égalitaire, mais certaines modifications ont été réalisées concernant les exécuteurs testamentaires et les arrangements funéraires. Rien n’a été laissé au hasard et on a vu à éliminer la participation des conjoints de nos filles au processus.
Selon les experts consultés, les enfants respectent généralement les voeux de leurs défunts parents, mais il arrive que certains nouveaux conjoints ne soient pas toujours d’accord avec les voeux exprimés, d’où la nécessité d’écrire et de légaliser, sans exception, toutes nos dernières volontés. Je trouve important de dire aux parents de rencontrer, comme on l’a fait, les enfants concernés par un testament pour leur donner une dernière chance de s’expliquer, car dans le cas où on serait frappé par une maladie affectant notre cerveau, on deviendrait inapte à signer quelque changement que ce soit.
Le père encouragé
Les malheureuses histoires de famille qui ne se règlent pas font souvent des victimes innocentes. Vos filles ont eu la bienheureuse pensée de vouloir faire éclater la vérité, et c’est tout à leur honneur. Il ne faut jamais négliger non plus l’importance que peuvent prendre, dans une famille, les tierces personnes rapportées qui pourraient venir en modifier la dynamique.
Note à la mère inquiète de l’orientation sexuelle de sa fille
Je trouve aberrant qu’encore en 2019, certaines personnes, en particulier des mères comme celle qui vous écrit ce matin, s’inquiètent que leur fille soit lesbienne. Depuis quand doit-on s’en faire pour l’homosexualité des autres ? Bien que très compréhensive, cette mère devrait savoir que les homosexuels n’ont besoin ni de la permission ni de l’approbation des hétérosexuels pour être ce qu’ils sont. Pas plus que l’inverse d’ailleurs !
La réaction des autres ne devrait en AUCUN cas déranger les gais, car ça ne regarde personne d’autre qu’eux. Quand allons-nous cesser de féliciter les gens qui « acceptent » ce qui ne les concerne pas ? D’ailleurs, quelle prétention de sa part de dire qu’elle a encouragé sa fille dans son choix, quand l’homosexualité n’est pas plus un choix que l’hétérosexualité.
Andrée Villeneuve
J’ai un seul bémol avec vos affirmations, celle qui commence le deuxième paragraphe de votre lettre, car malheureusement, beaucoup de gais(es) craignent encore la réaction de l’entourage à l’annonce de leur orientation sexuelle si elle est différente de celle de la majorité.