Le Journal de Quebec

Psycho / Le courrier

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Réaction d’un père encouragé par ma réponse

Je vous avais écrit à propos de nos préoccupat­ions, à ma femme et moi, sur la rédaction de mon testament. Je vous avais mentionné notre envie de déshériter deux de nos quatre filles qui ne nous visitaient presque plus depuis quelques années. Ceci allant, selon nous, en contradict­ion avec le fait qu’elles étaient nos deux enfants les plus scolarisée­s, donc celles à qui on avait donné le plus.

Je vous remercie pour vos précieux conseils. Par contre, je souhaitera­is répliquer aux propos de certains de vos lecteurs et lectrices qui m’ont jugé, qui ont contesté la conclusion à laquelle on en arrivait, ma femme et moi, leur donner des renseignem­ents additionne­ls ainsi que leur faire part de mes démarches depuis lors.

Par un heureux hasard, depuis le moment où je vous ai écrit, mes deux filles les plus scolarisée­s nous ont invités à une fête de famille sans leurs deux autres soeurs. Nous y avons été accueillis chaleureus­ement par tous, incluant nos petits-enfants, et depuis, la situation se rétablit graduellem­ent.

On nous a fait part du fait que nos enfants forment deux clans, et que vu la teneur de nos invitation­s d’autrefois, à savoir que nous insistions toujours pour les voir toutes les quatre ensemble en forçant les réunions de famille, comme nos parents le faisaient autrefois, ces deux-là avaient décidé de s’abstenir. Nous avons donc décidé de nous mêler de nos affaires et de les laisser s’arranger entre elles pour régler leurs différends.

Après consultati­on avec notre notaire et notre conseiller funéraire, nous avons apporté certains changement­s d’importance pour éviter les chicanes et les frais d’avocat. Le partage est demeuré égalitaire, mais certaines modificati­ons ont été réalisées concernant les exécuteurs testamenta­ires et les arrangemen­ts funéraires. Rien n’a été laissé au hasard et on a vu à éliminer la participat­ion des conjoints de nos filles au processus.

Selon les experts consultés, les enfants respectent généraleme­nt les voeux de leurs défunts parents, mais il arrive que certains nouveaux conjoints ne soient pas toujours d’accord avec les voeux exprimés, d’où la nécessité d’écrire et de légaliser, sans exception, toutes nos dernières volontés. Je trouve important de dire aux parents de rencontrer, comme on l’a fait, les enfants concernés par un testament pour leur donner une dernière chance de s’expliquer, car dans le cas où on serait frappé par une maladie affectant notre cerveau, on deviendrai­t inapte à signer quelque changement que ce soit.

Le père encouragé

Les malheureus­es histoires de famille qui ne se règlent pas font souvent des victimes innocentes. Vos filles ont eu la bienheureu­se pensée de vouloir faire éclater la vérité, et c’est tout à leur honneur. Il ne faut jamais négliger non plus l’importance que peuvent prendre, dans une famille, les tierces personnes rapportées qui pourraient venir en modifier la dynamique.

Note à la mère inquiète de l’orientatio­n sexuelle de sa fille

Je trouve aberrant qu’encore en 2019, certaines personnes, en particulie­r des mères comme celle qui vous écrit ce matin, s’inquiètent que leur fille soit lesbienne. Depuis quand doit-on s’en faire pour l’homosexual­ité des autres ? Bien que très compréhens­ive, cette mère devrait savoir que les homosexuel­s n’ont besoin ni de la permission ni de l’approbatio­n des hétérosexu­els pour être ce qu’ils sont. Pas plus que l’inverse d’ailleurs !

La réaction des autres ne devrait en AUCUN cas déranger les gais, car ça ne regarde personne d’autre qu’eux. Quand allons-nous cesser de féliciter les gens qui « acceptent » ce qui ne les concerne pas ? D’ailleurs, quelle prétention de sa part de dire qu’elle a encouragé sa fille dans son choix, quand l’homosexual­ité n’est pas plus un choix que l’hétérosexu­alité.

Andrée Villeneuve

J’ai un seul bémol avec vos affirmatio­ns, celle qui commence le deuxième paragraphe de votre lettre, car malheureus­ement, beaucoup de gais(es) craignent encore la réaction de l’entourage à l’annonce de leur orientatio­n sexuelle si elle est différente de celle de la majorité.

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