Le ministre Fitzgibbon emballé par le projet d’un ami lobbyiste
Le ministre de l’économie, Pierre Fitzgibbon, est emballé par un nouveau projet d’exportation de quartz dont un ami lobbyiste a fait la promotion auprès de lui.
M. Fitzgibbon a rencontré cet été les représentants de l’entreprise Polycor, en compagnie de leur lobbyiste, Luc Laperrière, un ami de longue date du ministre.
M. Laperrière a acheté cette année des actions de la société MOVE Protéine appartenant à M. Fitzgibbon, lui évitant ainsi une apparence de conflit d’intérêts.
La commissaire à l’éthique de l’assemblée nationale, Ariane Mignolet, a déjà annoncé une enquête dans ce dossier. Le commissaire au lobbyisme s’est également intéressé, en mai, à une rencontre qui n’avait pas été déclarée entre le ministre, son ami lobbyiste et ses clients de l’entreprise Alter&go, en décembre 2018.
RENCONTRE CONFIRMÉE
Le cabinet de M. Fitzgibbon a confirmé qu’il avait rencontré en juillet M. Laperrière et ses clients de Polycor. Le ministre ne s’est pas formalisé que son ami soit associé au dossier.
« J’ai beaucoup d’amis. Je n’ai pas d’intérêts dans Polycor », a-t-il souligné en marge d’une annonce à Montréal, hier.
L’entreprise, dont le siège est à Québec, a demandé l’aide du gouvernement et d’investissement Québec pour un projet d’exportation de la production d’une carrière de quartz sur la Côte-nord.
M. Fitzgibbon a jugé le projet « excitant pour le Québec». « J’espère que le projet va marcher avec Polycor, ce serait le fun », a-t-il dit.
Le ministre s’est contenté de dire que la balle est dans le camp de l’entreprise. « J’ai indiqué carrément au président, que je connais, ce qu’on serait capable de faire », a-t-il expliqué.
Le président de Polycor, Patrick Perus, a eu recours aux services de M. Laperrière pour faire « les choses proprement », a-t-il dit en entrevue.
Son projet de transformation de quartz à Fermont, qui vise les marchés américains, est au stade de l’étude de faisabilité. – Avec la collaboration de Sylvain Larocque