Le ministre a dit non au CA au sujet de la rémunération du PDG
Le ministre fédéral de l’infrastructure, François-philippe Champagne, est intervenu personnellement afin d’infirmer la décision du CA de la Banque de l’infrastructure du Canada (BIC) concernant la rémunération de son PDG.
Alors que le gouvernement Trudeau répète sans cesse que la BIC agit de façon indépendante du gouvernement, le CA de l’organisation a récemment vu sa décision au sujet du boni de performance du président et chef de la direction Pierre Lavallée invalidée par Ottawa.
Le plan de rémunération du PDG prévoit une rémunération de base de 510 000 $ à 600 000 $, ainsi qu’un régime de primes de performance qui aurait pu pousser sa paye à 1,5 million de dollars la première année. Cette rémunération pourrait atteindre jusqu’à 2,8 millions $ au cours de la cinquième année de son mandat.
AVARE DE DÉTAILS
Le gouvernement n’a pas voulu préciser si M. Champagne avait revu à la hausse ou à la baisse la paye versée à M. Lavallée, dont l’institution financière connaît certaines difficultés depuis son démarrage.
En entrevue au Journal le mois dernier, M. Champagne n’avait toutefois pas caché son agacement face à la lenteur du processus d’approbation de projet au sein de la BIC.
La réputation de la Banque a aussi été entachée par diverses bourdes en matière de services en français, et son numéro 2 a récemment claqué la porte après seulement neuf mois en poste.
Hier, un porte-parole du ministre a refusé de parler d’ingérence de la part d’ottawa. « La BIC est une société d’état dont les décisions en matière d’investissement sont prises de manière indépendante. Cela ne signifie pas que la Banque est exemptée de rendre des comptes au Parlement et au public », a dit Brook Simpson.