Du travail pour dix ans
Le chanteur Marc Martel profite du succès de Bohemian Rhapsody
L’engouement pour la musique de Queen a grimpé de quelques crans depuis le succès du film Bohemian Rhapsody. Marc Martel, qui chante les grands succès du groupe sur scène depuis plusieurs années, y a contribué en interprétant quelques chansons dans le film. À la veille de son retour au Québec avec le spectacle The Ultimate Queen Celebration, l’artiste québécois maintenant établi à Nashville a répondu à nos questions. Comment c’était d’aller voir le film et d’entendre ta voix sans que tu sois présent à l’écran ? En un mot : bizarre. Durant les scènes où Rami chantait, mon épouse et mon manager me regardaient de côté pour que je leur donne un pouce en l’air ou en bas. Même mes proches ne pouvaient deviner si c’était Rami ou moi qui chantait.
As-tu le sentiment d’avoir contribué à la victoire de Malek aux Oscars ? Rami a travaillé comme un fou pour incarner M. Mercury de manière si convaincante. Je ne lui déroberais jamais rien de cette gloire tant méritée. Il aurait certainement gagné sans moi. D’un autre côté, avoir contribué au succès du film m’apporte beaucoup de joie et d’honneur.
Quelles ont été les retombées de ta participation à Bohemian Rhapsody ? L’an 2019 pour moi est surnommé « l’année Queen ». Depuis la sortie, en novembre, l’âge moyen de notre public a diminué d’au moins une dizaine d’années. Mon groupe et moi aurons du bon travail pour une décennie de plus que ce que nous avions estimé.
As-tu encore autant de plaisir à incarner Freddie Mercury sur scène ? À l’esprit de votre question, oui. Mais pour moi, c’est beaucoup moins important d’incarner Freddie que de rendre justice à sa musique. Je suis toujours moi-même sur scène. Je ne suis pas imitateur, plutôt interprète. C’est la sonorité et l’énergie que l’on reproduit. Mais il faut bouger en présentant les compositions de Queen, et mes gestes lui ressemblent de temps en temps. Je peux m’en permettre un peu sans perdre mon identité. Dans mon cas, j’ai non seulement la voix, mais aussi un peu le visage. C’est inévitable.
Crains-tu que les gens t’associent désormais uniquement à Freddie Mercury ? Avant mon parcours avec Queen, le public de mon ancien groupe Downhere m’associait déjà fermement avec la voix de Mercury. C’est un fait inévitable de ma vie. J’ai accepté, il y a au moins 15 ans, le fait que je n’échapperai probablement jamais à cette comparaison.
Tu as lancé un album solo il y a quelques années, souhaites-tu toujours composer et enregistrer de la musique originale ? Le désir de composer la musique originale restera toujours ma priorité comme artiste, et on a déjà dégagé des semaines en 2020 pour que je puisse me concentrer sur mes compositions. The Ultimate Queen Celebration sera de passage au Capitole de Québec du 23 au 25 septembre. Le spectacle sera aussi présenté à l’olympia de Montréal, du 1er au 5 octobre.