Le Journal de Quebec

Lendemain de tempête

Sébastien Cros a hérité du poste d’entraîneur-chef de l’équipe masculine

- ALAIN BERGERON

L’entraîneur-chef précédent viré après la première année, deux patineurs de l’élite mondiale partis à la retraite et un autre sur un seul pied ; Sébastien Cros a hérité d’un lendemain de tempête à gérer à la tête de l’équipe canadienne masculine de courte piste.

« Clairement, on est en retard », constate le nouvel entraîneur-chef en pensant au délai de trois saisons restant d’ici aux Jeux olympiques de 2022.

« COMME REPARTIR À NEUF »

Sébastien Cros puisera dans son expérience internatio­nale pour relancer le programme masculin qui a vécu l’équivalent de l’ouragan Dorian durant l’été. Marquée par les retraites des médaillés olympiques Samuel Girard et Charle Cournoyer, l’équipe a ressenti une autre secousse sismique, à la fin du mois de juin, lorsque Patinage de vitesse Canada a congédié Éric Bédard qui occupait le poste d’entraîneur-chef depuis 10 mois.

En prime, Cros doit composer avec l’incertitud­e entourant le ténor de l’équipe, Charles Hamelin, dont une blessure persistant­e à la cheville droite l’empêche de participer aux championna­ts canadiens d’aujourd’hui à dimanche à l’aréna Maurice-richard.

« Il y a ces deux gars-là (Girard et Cournoyer) qui arrêtent, d’autant plus qu’il y a Charles (Hamelin) qui a été blessé une bonne partie de l’été et qui n’est pas encore prêt à compétitio­nner. Ce sont trois gars qui étaient au “top”. Il y a entre autres Steven (Dubois) qui s’en vient, mais il a encore du développem­ent à faire, alors c’est comme si on repart à neuf. Je ne dirais pas qu’on a perdu un an, mais on n’est pas en avance », observe ce Français d’origine, qui avait dirigé l’équipe canadienne féminine aux Jeux de Vancouver.

« Oui ça a bouleversé l’équipe parce que c’était du monde avec qui on travaillai­t depuis longtemps. Pour moi, ça a créé un gros trou parce que j’étais proche de Sam et Charle, mais on a les capacités pour s’en remettre. Pour ce qui est de l’entraîneur, ça aurait dû se faire l’an passé quand un changement avait été rendu nécessaire suite au départ de Derrick (Campbell), mais tant qu’à faire un nouveau changement, c’était mieux de le faire maintenant plutôt que dans trois ans », conçoit Cédrik Blais, double médaillé sur 500 m en Coupe du monde, la saison dernière.

LE SIMPLE BONHEUR DE « COACHER »

Parti diriger les équipes nationales de Russie et de Pologne de 2012 à 2017, Sébastien Cros est ensuite rentré au Canada où la fédération nationale lui a confié son programme de développem­ent. Il ne cache pas avoir éprouvé un intérêt pour succéder à Derrick Campbell, qui a quitté l’équipe masculine l’an dernier pour migrer vers celle de la Chine, mais il dit avoir prolongé son bonheur en travaillan­t auprès de la relève qui cognait à la porte de l’équipe nationale.

Puis, soudaineme­nt, il y a eu ce congédieme­nt de Bédard qui l’a promu à cette importante fonction dans la hiérarchie mondiale du patin.

« Quand je suis revenu, ça me motivait de travailler avec les plus jeunes. C’est quelque chose que je voulais faire. C’est vrai que je suis content d’avoir le job maintenant, mais ça reste que j’aime tout simplement “coacher”. J’aime faire évoluer des athlètes et c’est la même chose entre l’équipe de développem­ent et l’équipe nationale. La différence, c’est que les enjeux sont plus importants, tu as la chance de les amener sur la compétitio­n internatio­nale et il y a un niveau de stimulatio­n plus élevé. »

 ?? PHOTO AGENCE QMI, DOMINICK GRAVEL ?? Sébastien Cros a été promu au poste d’entraîneur-chef de l’équipe masculine après le congédieme­nt surprise d’éric Bédard. « Ça prend toujours une année d’adaptation avant de connaître les gars et faire les ajustement­s que je propose, alors il a fallu vite se mobiliser », explique-t-il.
PHOTO AGENCE QMI, DOMINICK GRAVEL Sébastien Cros a été promu au poste d’entraîneur-chef de l’équipe masculine après le congédieme­nt surprise d’éric Bédard. « Ça prend toujours une année d’adaptation avant de connaître les gars et faire les ajustement­s que je propose, alors il a fallu vite se mobiliser », explique-t-il.

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