Le Journal de Quebec

Justin Trudeau veut signer la fin des armes d’assaut

La tuerie à la grande mosquée est en partie à l’origine de l’engagement

- PASCAL DUGAS BOURDON ET TAÏEB MOALLA

La promesse de Justin Trudeau de bannir des armes d’assaut est saluée par le Centre culturel islamique de Québec et l’organisme Polysesouv­ient, qui attendaien­t une telle promesse.

« C’est une excellente nouvelle. L’annonce semble être beaucoup plus solide que la promesse de 2015, qui était un peu nébuleuse », a indiqué en entrevue Heidi Rathjen, porte-parole pour l’organisme Polysesouv­ient.

Le chef libéral a promis hier d’interdire les armes d’assaut de style militaire au Canada s’il est à nouveau porté au pouvoir le 21 octobre prochain.

« Trop de gens ont perdu un être cher en raison de la violence liée aux armes à feu dans ce pays. Et ce ne sont pas les pensées et les prières des politicien­s qui y mettront fin », a indiqué M. Trudeau, qui a fait cette promesse électorale à Toronto, une ville aux prises avec une vague de violence sans précédent ces dernières années.

En 2017, il y a eu 2500 victimes de violence par armes à feu de plus qu’en 2013, a-t-il rappelé.

Pour Polysesouv­ient, cette initiative n’est « pas magique ou garantie », mais « va définitive­ment réduire les chances que ces armes se retrouvent entre de mauvaises mains ».

TUERIE DE LA GRANDE MOSQUÉE

La tuerie de janvier 2017 à la grande mosquée de Québec est en partie à l’origine de l’engagement pris hier par les libéraux fédéraux, selon le député de Louis-hébert, Joël Lightbound.

« Ayant été touché par ce qui s’est passé ici, à la mosquée de Québec, j’ai porté cette position-là. Il faut aller de l’avant en interdisan­t les armes d’assaut. On a malheureus­ement aussi vu tellement d’autres exemples [de tueries] de par le monde qu’il est temps d’agir », a soutenu le député libéral sortant.

Appelé à réagir, Boufeldja Benabdalla­h, président du Centre culturel islamique de Québec (CCIQ), s’est dit très content.

« C’est une excellente nouvelle. Quand nous sommes allés à la Chambre des communes, cette demande d’interdicti­on a été en tête de nos représenta­tions », s’est-il félicité.

Les libéraux promettent aussi de donner aux municipali­tés la possibilit­é de restreindr­e ou d’interdire les armes de poing.

PAS LA SOLUTION, DIT SCHEER

De son côté, le chef conservate­ur, Andrew Scheer, a refusé de s’engager pour le bannisseme­nt, estimant que ce n’est pas la solution appropriée.

« Il y a beaucoup de règles pour le contrôle des armes à feu ici, au Canada, que les conservate­urs ont toujours appuyé, a-t-il fait savoir. Nous écoutons les experts qui nous disent que c’est mieux d’utiliser les ressources policières pour lutter contre les gangs de rue et les armes à feu illégales. »

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PHOTO REUTERS Le premier ministre a fait son annonce à Toronto, entouré d’un groupe de candidats aux prochaines élections fédérales.

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