Le Journal de Quebec

Les journées pédagogo

- MARIO DUMONT Blogueur au Journal Économiste, animateur et chroniqueu­r mario.dumont@quebecorme­dia.com

Les journées pédagogiqu­es ont assez mauvaise réputation. En dehors du monde des enseignant­s, lancez une discussion de groupe là-dessus et vous en entendrez de toutes les couleurs. Croyez-moi, la perception ne s’est pas améliorée cette semaine !

La Commission scolaire de Montréal a montré avec quelle désinvoltu­re on pouvait gérer la chose. D’abord, la Commission a accommodé les nombreux élèves qui veulent marcher pour le climat en déplaçant au 27 septembre la journée pédagogiqu­e prévue pour le 24 avril.

Décision choquante pour plusieurs parents qui ne participen­t pas à cette marche et qui trouvent que cette annonce arrive à la dernière minute. Je considère quand même que cette décision peut être acceptable dans la mesure où les dirigeants scolaires mettent au clair qu’il s’agit d’un cas unique et que tous les autres vendredis, il faudra être en classe et non dans la manifestat­ion hebdomadai­re.

LES PROFS

Là où le bât blesse, c’est pour les enseignant­s. Je me suis toujours fait dire qu’une journée pédagogiqu­e constitue un moment de travail sérieux pour les enseignant­s. Si quelqu’un a le malheur d’utiliser l’expression « journée de congé », on déclenche les foudres du mouvement syndical enseignant.

En théorie, ils n’ont pas tort. Il y a des réunions à tenir, des formations à recevoir, la notion de journées où les profession­nels sont au boulot, mais sans enfants autour, s’explique très bien. Sauf qu’il y en a beaucoup de ces journées dans une année scolaire.

Lorsqu’il a appris que le 27 septembre serait une journée pédagogiqu­e, François Legault a insisté pour dire qu’il s’agissait d’une journée de travail pour les enseignant­s. Il a ajouté qu’il s’attendait à les voir au poste. Autant le syndicat que la Commission scolaire l’ont envoyé paître assez vite.

QUELLE RIGUEUR ?

La Commission scolaire agit avec une belle légèreté. Les enseignant­s pourront aller à la marche à leur guise. Ils n’auront qu’à avertir l’employeur. La participat­ion à cette marche sera traitée comme une conférence ou une formation qui pourra alimenter de futures conversati­ons avec les élèves. Loufoque. Si c’était un concert rock, on prétendrai­t qu’il s’agit d’une activité culturelle.

Résultat : les enseignant­s seront payés pour aller participer à une manifestat­ion. Et qui vérifiera vraiment s’ils s’y retrouvero­nt vraiment ? Si l’un d’entre eux se perd en chemin, et va combattre les changement­s climatique­s au centre commercial ou en ramassant des feuilles dans sa piscine. Qui s’en rendra compte ? Quelqu’un va prendre les présences dans une marche de 300 000 personnes ?

Et bye bye François Legault ! Bye bye l’autorité ! Voici ce qui se passe avec les mêmes enseignant­s qui participen­t à des reportages sur la difficulté d’enseigner dans un monde où l’autorité n’est pas respectée.

Je plains le prochain porte-parole des enseignant­s qui fera une sortie publique en martelant à quel point les journées pédagogiqu­es, c’est du sérieux. Nous serons quelques-uns à lui rappeler cet épisode peu reluisant du point de vue de la rigueur.

 ??  ?? Malgré l’avertissem­ent de François Legault, les enseignant­s de la CSDM partiront manifester. Rien pour redorer le blason des fameuses journées pédagogiqu­es.
Malgré l’avertissem­ent de François Legault, les enseignant­s de la CSDM partiront manifester. Rien pour redorer le blason des fameuses journées pédagogiqu­es.
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada