Facebook suspend des dizaines de milliers d’applications
SAN FRANCISCO | (AFP) Facebook, soumis à une pression croissante des autorités américaines, a annoncé hier avoir suspendu de la plateforme des dizaines de milliers d’applications, qui posent potentiellement un risque en termes de respect de la vie privée de ses utilisateurs, d’après une enquête interne.
Le réseau social a lancé cette enquête en réponse au scandale dit de Cambridge Analytica : en 2018, un lanceur d’alerte a révélé que cette entreprise britannique avait mené des campagnes de manipulation massives, via des applications tierces sur Facebook, pour influencer les électeurs américains et britanniques.
« Nous avions promis à l’époque que nous passerions en revue toutes les applis ayant eu accès à des quantités importantes d’informations (sur les utilisateurs, NDLR) avant le changement de notre règlement en 2014 », explique dans un communiqué Ime Archibong, vice-président des partenariats chez Facebook.
Pour cette grande enquête, la plateforme a travaillé avec des « centaines de personnes : avocats, enquêteurs externes, analystes de données, ingénieurs (...) », afin de « mieux comprendre les mécanismes abusifs » et pour pouvoir, in fine, « déloger les acteurs néfastes parmi les développeurs ».
« LOIN D’AVOIR FINI »
Les suspensions concernent 400 développeurs, mais « ne signifient pas nécessairement que ces applis représentent une menace », a indiqué Ime Archibong.
En mars 2018, un ancien employé de la société d’analyse de données britannique Cambridge Analytica (CA) a révélé qu’elle avait récolté à leur insu les données personnelles de dizaines de millions d’utilisateurs de Facebook aux États-unis. Des informations qui auraient permis d’élaborer des profils psychologiques pour les cibler ensuite avec des messages politiques.
L’agence de protection des consommateurs américaine a infligé en juillet une amende record de 5 milliards de dollars à Facebook pour avoir « trompé » ses utilisateurs sur le contrôle de leur vie privée, notamment lors de cette fuite massive de données personnelles.
« Nous sommes loin d’avoir fini », relate Ime Archibong à propos de l’enquête interne en cours. « Tous les mois, nous incorporons ce que nous avons appris et nous réexaminons les manières pour les développeurs d’utiliser nos plateformes. »